France

Couvre-feu à 21h : Les restaurateurs lancent un «cri d'alarme»

Dans une tribune, des restaurateurs supplient Emmanuel Macron de permettre aux convives arrivés «avant 21h» de «rester dîner» dans leurs établissements malgré le couvre-feu. Ils estiment que celui-ci est un «coup de grâce» contre leur profession.

Les restaurateurs demandent à Emmanuel Macron de lâcher du lest concernant le couvre-feu de 21h, dans une tribune envoyée à l'AFP le 20 octobre et signée par des personnalités du monde gastronomique telles que les chefs Mathieu Pacaud, Guy Savoy, Hélène Darroze, Yannick Alléno, Pierre Gagnaire, Philippe Etchebest et Michel Sarran.

«Monsieur le Président, à plusieurs reprises vous nous avez réunis, en invitant restaurateurs et cuisiniers à l’Élysée. Vous nous avez à chaque fois exprimé votre fierté, vous nous avez appelés à faire rayonner la France», est-il d'abord écrit dans cette tribune.

«Or,la lumière s'est éteinte [...] Aujourd'hui, c'est nous qui avons besoin de vous», affirment-ils, demandant à Emmanuel Macron «de permettre aux convives qui arrivent avant 21h [...] de rester dîner». «Le ticket que nous leur fournirions en fin de repas les autoriserait à être au plus tard à 23h chez eux. Même ainsi, notre secteur sera durement touché», disent-ils.

Car selon eux, le couvre-feu quotidien de 21h à 6h, instauré le 17 octobre pour quatre à six semaines en Ile-de-France et dans huit autres métropoles a porté «le coup de grâce» à une «économie de la restauration déjà terrassée par de nombreux mois de crise».

«Aucun cluster n'a été déclaré dans nos établissements», font valoir les professionnels, qui estiment avoir été de «bons élèves» en se conformant «à toutes les règles, à toutes les contraintes».

«Derrière notre économie, derrière les chiffres, ce sont des vies qui sont en jeu. Celles de nos familles, de nos équipes, de nos fournisseurs. Nous craignons collectivement de ne jamais pouvoir nous en relever», poursuivent les signataires, disant craindre plus de 30% de faillites «d'ici la fin de l'année». 

Les restaurateurs veulent davantage de soutiens et de mesures pour les protéger financièrement

Ils déclarent avoir «besoin que soient également prises des mesures d'urgence».

Ils réclament ainsi un moratoire sur les loyers, l'annulation des charges patronales pendant l'état d'urgence sanitaire, l'ouverture du chômage partiel aux gérants majoritaires et du prêt garanti par l'Etat à toutes les sociétés «ayant eu au moins un bilan positif au cours des trois dernières années». 

Parmi les signataires figurent aussi les organisations patronales du secteur Umih et GNI (indépendants), le patron du premier groupe de restauration en France Olivier Bertrand (Quick, Burger King...), David Holder (Ladurée), Thierry Bourdoncle (café Sénéquier, Le Mabillon) ou Laurent de Gourcuff (groupe Paris Society).