France

Savigny-sur-Orge : les policiers se rassemblent en soutien à leur collègue gravement blessé

Après qu'un brigadier de la BAC de nuit de Juvisy-sur-Orge a été volontairement renversé par un individu au volant d'une voiture volée le 14 octobre à Savigny-sur-Orge, ses collègues se sont réunis devant son commissariat en signe de soutien.

Ainsi qu'a pu le constater le journaliste reporter d'images de RT France, Charles Baudry, plusieurs dizaines de personnes étaient réunies dans la soirée du 14 octobre devant le commissariat de Juvisy-sur-Orge (Essonne) en soutien au policier de la brigade anti-criminalité de nuit qui a été volontairement percuté par un individu au volant d'une voiture signalée volée la nuit précédente à Savigny-sur-Orge. Le pronostic vital de ce brigadier de 40 ans, nommé sobrement «Julien» par ses collègues, est toujours engagé.

Des élus et des riverains sont venus rejoindre les policiers rassemblés pour une minute de silence et des applaudissements de soutien.

Selon plusieurs sources contactées, le fonctionnaire plongé dans le coma souffre d'une fracture à la jambe et d'un trauma crânien qui a impliqué une intubation sur les lieux de l'agression, puis un placement en service de réanimation à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.

Interrogé par RT France, le secrétaire général adjoint du syndicat policier Unité-SGP-FO, Grégory Joron a salué le déplacement du ministre Gérald Darmanin sur place dans la journée, mais il a également déclaré : «Maintenant on attend que ces mots de soutien se transforment en quelque chose de concret pour permettre à mes collègues d'être protégés.»

Si on peut leur prendre leur flingue et les abattre comme des chiens, on le fait, si on peut leur rouler dessus, on le fait... tout simplement parce qu'il n'y a pas de peur, ni de dissuasion

Le policier et militant a également demandé à ce que la «République soit impitoyable, inflexible et qu'elle garantisse vraiment des peines très lourdes à [l'encontre de] ceux qui s'en prennent aux forces de l'ordre.»

Et d'alerter : «Aujourd'hui, ce n'est pas le cas, il y a une certaine impunité et on sait que lorsque nos collègues se font agresser, eh bien, si on peut leur prendre leur flingue et les abattre comme des chiens, on le fait, si on peut leur rouler dessus, on le fait... tout simplement parce qu'il n'y a pas de peur, ni de dissuasion, donc la vie de mes collègues pour ces délinquants, ces criminels, elle ne vaut plus rien.»

Après les attaques d'Herblay et de Champigny-sur-Marne, ll s'agit de la troisième agression violente à l'encontre des fonctionnaires de police en Ile-de-France en seulement une semaine, justement au moment où les syndicats de police ont rencontré Gérald Darmanin le 13 octobre avant un rendez-vous très anticipé avec le président de la République ce 15 octobre.

Pour mémoire, Emmanuel Macron avait refusé de rencontrer les grands syndicats de police au mois de juin 2020 alors que la colère faisait rage aussi bien au niveau de la base policière que dans les arcanes syndicales après des déclarations polémiques du ministre de l'Intérieur, prestement débarqué, Christophe Castaner.

En réaction au fait-divers américain de la mort George Floyd lors d'une arrestation par la police de Minneapolis aux Etats-Unis, Christophe Castaner avait notamment suggéré que des membres des forces de sécurité intérieure mettent un genou au sol à l'hôtel de Beauvau, de façon symbolique et sur la base du volontariat, selon les informations de Valeurs actuelles. Interrogé à cet égard par RT France, le même Grégory Joron d'Unité-SGP, avait à l'époque réagi en ces termes : «Les policiers de la République, ils sont debout et ils sont dignes, ils ne posent pas un genou à terre.»

Antoine Boitel