Alors que Paris a été placé en état d’alerte maximale, les bars de la capitale et sa petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne) ont dû fermer le 6 octobre et ce pour deux semaines. Les patrons de bar ont protesté contre cette mesure le même jour, inquiets pour la survie de leur commerce. La décision répond à l’inquiétante situation sanitaire à Paris.
Les patrons de bar se sont rendus dans le métro, à la station Assemblée nationale, s’exclamant : «Liberté pour les bistrots !» Pour gagner en visibilité, ils avaient installé des tables remplies de boissons et une banderole «Restons ouverts» le long du quai du métro, d'après des images captées par notre reporter sur place Charles Baudry.
Directeur de la discothèque La Mano, Cédric Lucas, présent à l’événement, a expliqué l’action qui se déroulait : «On nous dit que dans nos lieux il n'y a pas de distanciation [...] que les gens sont les uns sur les autres [...] Alors que dans le métro on voit tous les jours que les gens sont les uns sur les autres». Sa demande est simple : «Pouvoir ouvrir.» «On peut trouver des solutions comme on a trouvé avec les restaurants. On a fait plein de propositions», assure-t-il. Il met en garde contre le fait de générer «des clusters comme on voit en ce moment dans des lieux un peu underground, dans des Airbnb ou dans des appartements».
Jacques, gérant d'un bar parisien a interrogé : «Quand on prend le métro bondé, est ce qu’on est plus en sécurité que dans un bar ? J’en suis pas sûr. Est-ce-que la barre où tout le monde se tient, elle est désinfectée à chaque passage ? J’en suis pas sûr. On est capable de "driver" nos clients. On est des gens sérieux. Et c'est pas parce qu'on a un métier de fête qu’on fait n’importe quoi.»
Les restaurants, quant à eux, restent ouverts. La vente d'alcool sera interdite dès 22h et la diffusion de musique amplifiée sur la voie publique sera également prohibée.
Selon les chiffres de l'Agence régionale de santé (ARS), le taux d'incidence dépasse ainsi la barre des 250 pour 100 000 habitants à Paris et le seuil critique des 100 chez les plus de 65 ans. Quant au taux d'occupation des lits en réanimation pour les patients atteints de Covid-19, il s'élève lui aussi au-dessus du seuil d'alerte maximale de 30% en Ile-de-France.