France

«Sauver Noël» : deux prix Nobel d'économie plaident pour un reconfinement en décembre

Deux prix Nobel d'économie ont proposé l'idée d'un confinement général de trois semaines à partir du 1er décembre pour «sauver Noël». Une suggestion balayée par le ministre de la Santé Olivier Véran.

«Un effort collectif pour sauver Noël» : Esther Duflo et Abhijit Banerjee, un couple d'économistes ayant remporté le prix Nobel d'économie en 2019, ont proposé le 26 septembre un confinement en décembre en France pour permettre de fêter Noël en famille. Les deux Nobel demandent de «décréter un confinement dans tout le territoire pour la période «de l'Avent», du 1er au 20 décembre» dans une tribune publiée le 26 septembre dans Le Monde. Cette solution a, selon eux, pour objectif de limiter les contaminations lors des rassemblements familiaux, et notamment celles des personnes âgées, les plus touchées par la maladie.

Je ne me projette pas à dans deux mois pour faire des plans sur la comète

Ils estiment que le coût économique de leur proposition serait moins «important» que celui «d'annuler Noël», ou d'un reconfinement plus drastique quelques semaines plus tard en raison des contaminations lors des fêtes de fin d'année. «Les achats de Noël pourraient être encouragés pendant le mois de novembre», développent les époux nobélisés. 

Proposition «de l'ordre de la prédiction» pour Olivier Véran

Interrogé sur cette proposition ce 27 septembre, Olivier Véran a estimé que ce scénario était «de l'ordre de la prédiction». «Je ne me projette pas à dans deux mois pour faire des plans sur la comète», a déclaré le ministre. «Je me projette au jour le jour avec mes batteries de chiffres [...], les retours de terrain, afin de proposer aux Français le chemin le plus sûr pour [...] qu'ils puissent passer des fêtes de famille dans de bonnes conditions. Ca ne passera pas par un confinement anticipé de trois semaines». 

«Nous ne voulons pas arrêter totalement la vie économique, sociale, culturelle, sportive, familiale des Français. C'est pourquoi nous prenons des décisions qui sont adaptées à la gravité du moment» et qui sont «territorialisées», a-t-il martelé.

Le ministre a en outre expliqué que la mise en place d'éventuelles restrictions de déplacement pendant les vacances de la Toussaint dépendait de «ce que nous ferons lors des prochaines semaines».

«Ce qui arrivera à la fin du mois d'octobre dépend de ce que nous ferons dans les prochains jours et les prochaines semaines», a déclaré le ministre, interrogé ce 27 septembre dans Le Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI. «Si la circulation du virus augmente et qu'elle n'est pas freinée, si nous ne mettons pas tous les moyens nécessaires pour freiner sa circulation, eh bien cela met en danger notre système sanitaire et les Français eux-mêmes», a-t-il ajouté.

A compter de cette semaine, la métropole Aix-Marseille et la Guadeloupe ont été placées en zone d'alerte maximale, un classement qui s'accompagne de mesures très restrictives dont la fermeture totale des bars et restaurants pour deux semaines. 11 autres villes, dont Paris, sont en zone d'alerte renforcée, là aussi avec des mesures restrictives, mais moins qu'en zone «maximale».

Ces mesures ont été contestées par des élus locaux, notamment ceux de Marseille