France

Le SNJ et la LDH déposent un référé contre le nouveau «schéma national de maintien de l’ordre»

Après l'annonce par le gouvernement du décrié schéma national du maintien de l’ordre (SNMO), le Syndicat national des journaliste (SNJ) et la Ligue des droits de l'Homme (LDH) ont annoncé avoir déposé une référé devant le Conseil d'Etat.

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Ligue des droits de l’Homme (LDH) ont annoncé, le 26 septembre, avoir déposé un référé devant le Conseil d'Etat contre le nouveau «schéma national de maintien de l'ordre», qui suscite l’inquiétude d'une grande partie de la profession.

Cette démarche vise à «[défendre] le droit» des journalistes «à informer, et des citoyens à être informés», indique le SNJ dans un communiqué commun aux deux organisations, qui précisent que le référé a été déposé le 24 septembre. Elles demandent «un recours en référé-suspension, tout particulièrement à l’égard de ces mesures du schéma national du maintien de l’ordre» (SNMO), publié le 17 septembre, selon le texte du référé déposé devant le Conseil d'Etat.

Depuis plusieurs jours, le monde de la presse s'indigne contre ce document destiné aux gendarmes et policiers et qui se veut une réponse à «l'infiltration plus systématique de casseurs au sein des cortèges».

Le 22 septembre, une quarantaine de sociétés de journalistes (SDJ) de nombreux médias (AFP, France Télévisions, Le Monde, etc.) ont appelé le ministre à «corriger» ce texte, tour à tour dénoncé par les syndicats du secteur (SNJ, SNJ-CGT, CFDT-journalistes…), par la Société civile des auteurs multimédia (Scam) et le Prix Albert-Londres, mais aussi par Amnesty International et la Ligue des droits de l'Homme.

Le document avait été mis en chantier par le prédécesseur du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, Christophe Castaner, après plusieurs mois de mobilisation des Gilets jaunes ponctuée de heurts avec les forces de l'ordre. Le document insiste sur «la place particulière des journalistes au sein des manifestations», mais il «rappelle» aussi que «le délit constitué par le fait de se maintenir dans un attroupement après sommation ne comporte aucune exception, y compris au profit des journalistes ou de membres d'associations».

Les SDJ y ont vu un «feu vert» accordé «aux forces de l'ordre pour empêcher les journalistes de rendre compte pleinement des manifestations, y compris de leurs dispersions ou de leurs dérapages».