Le ministre de l'Intérieur en charge des cultes, Gérald Darmanin, était en visite à la Grande Mosquée de Paris le 18 septembre afin de rencontrer les responsables musulmans en amont du projet de loi contre les séparatismes. L'occasion pour le ministre de l'Intérieur de rassurer son auditoire : «L'islam est la religion qui aura le moins de difficulté à travailler avec la République», a-t-il déclaré selon des propos rapportés par La Croix.
«Nous avons trois mois de concertation. Le texte n'est pas rédigé, on va le faire ensemble, on va discuter de l'ensemble des dispositions», a-t-il assuré par ailleurs. Il a en outre, relate La Croix, estimé que l'islam, religion encore récente en France, devait s'accorder avec la République.
De l'aveu du locataire de la place Beauvau, son expérience avec les représentants musulmans durant son mandat de maire à Tourcoing était par ailleurs celle «d’un dialogue plus facile, d’une discussion plus spontanée qu’avec les autres cultes».
Le ministre de l'Intérieur en a profité pour rappeler ses origines algériennes : «Vous savez d'où je viens», a-t-il insinué, selon La Croix.
«Les imams constituent le socle de la deuxième religion de France, au sein de laquelle la pluralité des voix doit vivre afin de prévenir toute dérive sectaire», a écrit par ailleurs le ministre sur Twitter.
Gérald Darmanin a également tenu à saluer le recteur de la Grande Mosquée, Chems-Eddine Hafiz, pour «ses interventions publiques et sa prise de position courageuse publiée à l’occasion de l’ouverture du procès relatif à l’attentat de Charlie Hebdo ».
«Emmanuel Macron définira le 2 octobre sa stratégie contre les "séparatismes", notamment l'islamisme radical, avant la présentation d'un projet de loi à l'automne sur ce dossier qui fait partie des priorités de la fin du quinquennat», a annoncé l'AFP le 21 septembre en référence à des sources proches de la présidence.
Le 21 septembre, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a déclaré sur France Inter que ce projet de loi, qui vise désormais «les séparatismes» − cible plus large que l'islamisme − marquerait une «nouvelle étape».
À peine lancé, le débat en cours a alimenté des polémiques dont la dernière en date est survenue le 17 septembre lors d'une audition à l'Assemblée nationale, durant laquelle des députés LR et une élue LREM ont quitté la salle pour protester contre la présence d'une syndicaliste étudiante voilée, ce qui a été perçu comme une provocation.