France

Figures d'identification féminine : Léa Salamé face à ses détracteurs sur Twitter

A l'occasion d'une intervention télévisée pour promouvoir son dernier livre, lors de laquelle elle a déploré le manque de figures d'identification féminine, Léa Salamé a irrité plusieurs personnalités des cercles politique, médiatique et culturel.

Lors d'une récente intervention télévisée sur l'émission Quotidien animée par Yann Barthes, dont un extrait a été diffusé le 9 septembre sur les réseaux sociaux, la journaliste Léa Salamé a regretté le manque de figures d'identification féminine dans la culture française, déplorant notamment l'absence de «grande héroïne [...] dans les bouquins d'Histoire, à part Jeanne d'Arc», avant d'établir des constats similaires dans plusieurs domaines culturels, comme la peinture ou la littérature.

La journaliste franco-libanaise s'est ainsi attirée les foudres de plusieurs personnalités issues des cercles politique, médiatique et culturel, dont le nombre de commentaires aura finalement poussé la principale intéressée à s'expliquer sur ses propos.

Des millions de femmes anonymes [...] n’attendent pas l’héroïsation mais simplement la reconnaissance de leur participation à la marche de l’histoire

«Il y a beaucoup de "modèles féminins" dans les programmes Léa Salamé, il y en a même trop, au détriment des millions de femmes anonymes qui n’attendent pas l’héroïsation mais simplement la reconnaissance de leur participation à la marche de l’histoire», a par exemple réagi l'historienne Laurence De Cock, ancienne présidente du Comité de vigilance face aux usages publics de l'Histoire.

Le journaliste Jérôme Godefroy a quant à lui mis en garde Léa Salamé sur «l’inculture et l’étroitesse d’esprit» qui pourraient, selon lui, nourrir les indignations de sa consœur. Et l'ancien animateur de radio de fournir une liste de personnalités féminines ayant marqué l'histoire du monde : «En vrac, Nefertiti, Cléopâtre, Catherine de Russie, Indira Gandhi, Golda Meir, Marie de Médicis, Marie Stuart, Angela Davis, Rosa Parks, etc.»

«Marie Curie, Ada Lovelace, Mae Jamison, Rosalind Franklin, Hedy Lamarr pour ne citer qu’elles ont contribué à inventer le monde d’aujourd’hui. Elles sont dans les livres d’enfants en 2020», a également commenté la journaliste Clara-Doïna Schmelck.

«Livres d’Histoire de France ? Ste Clothilde, Ste Genevieve, les reines mérovingiennes, Aliénor, Mahaut d’Artois, Blanche de Castille, Anne de Beaujeu, Anne de Bretagne, Christine de Pizan, Marie de Medicis, Margot, Vigée Le Brun, la Pompadour, Charlotte Corday...et tant d’autres», a encore abondé en ce sens Jean Philippe Tanguy, porte-parole de Debout la France.

Face à l'afflux des remontrances la visant directement, Léa Salamé s'est exprimée dans la matinée du 10 septembre afin de clarifier ses propos. «Bien sûr qu’il y a Olympe de Gouges, Marie Curie et Louise Michel, mais combien d’héroïnes femmes dans l’Histoire de France pour combien d’hommes ? Et dans l’Histoire de l’Art? Même dans la litterature. La disparité est IMMENSE. Et oui, on a besoin de modèles féminins forts», a-t-elle tweeté.