France

Alexandre Benalla entretient-il toujours des liens avec l'Elysée ?

Selon les dernières révélations de Mediapart, Alexandre Benalla aurait rencontré à Paris le chef d'Etat de Guinée-Bissau au mois de mai 2020 en compagnie de Ludovic Chaker, membre de l'état-major de la présidence.

Alexandre Benalla est-il encore en contact avec son ancien employeur, l'Elysée, ou bien a-t-il coupé les ponts comme cela lui a été demandé par la justice ? Selon les informations de Mediapart, il aurait continué d'entretenir des liens avec le palais présidentiel bien après l'injonction qui lui avait été faite.

Le site d'investigation assure que l'ancien collaborateur élyséen a notamment rencontré le dirigeant de la Guinée-Bissau Umaro Sissoco Embalo en mai 2020, à Paris, en compagnie de Ludovic Chaker, l'agent trouble de l'affaire Benalla.

Selon Mediapart, il s'agit d'une preuve irréfutable qu'Alexandre Benalla a «bien gardé un pied à l'Elysée» car Ludovic Chaker, ancien militaire (commandant de réserve depuis 2018), réputé proche des milieux du renseignement et passé par l'Inalco est toujours membre de l’état-major particulier du président de la République française. L'homme de l'ombre était en outre le premier secrétaire général d'En Marche !, le parti politique du candidat Macron à la présidentielle en 2016. Il est également connu pour avoir recruté Alexandre Benalla dans l'équipe de campagne.

Contacté par le site d'investigation, le président Embalo a expliqué qu'il s'agissait uniquement d'une visite «amicale» de ses deux «jeunes frères» : «J’avais le Covid, qui a failli me tuer. Quand j’étais malade, s’ils n’étaient pas passés me voir, j’aurais été fâché.»

Un tel rendez-vous [...] ne peut qu’interroger sur l’existence d’une diplomatie parallèle

Que s'est-il dit pendant cet entretien dans un hôtel parisien proche de la tour Eiffel le 28 mai 2020 ? A cette question, le président bissau-guinéen a botté en touche, selon Mediapart et simplement rétorqué : «Benalla, c’est un jeune que je connais depuis des années […] Chaker, je le connais depuis longtemps. Il était dans la République en marche.»

Et le site d'investigation d'en déduire : «Un tel rendez-vous de Benalla avec une personnalité étrangère, en compagnie d’un membre de la présidence française, ne peut qu’interroger sur l’existence d’une diplomatie parallèle et/ou des visées affairistes à l’ombre du pouvoir élyséen.»

Après son renvoi tonitruant de la présidence, à la suite de l'affaire d'Etat qui porte son nom, la commission de déontologie de la fonction publique (CDFP) a formellement interdit à Alexandre Benalla d'entretenir toute relation professionnelle avec des collaborateurs du «château» présidentiel et tout service de sécurité français jusqu'en août 2021.

Il aurait d'ailleurs assuré à Mediapart au mois de juin qu'il s'en tenait scrupuleusement à cet avis de la commission... tout en maintenant des contacts noués «avant l'Elysée [...] à titre personnel, avec des chefs d’Etat étrangers.»

Contacté par RT France, Alexandre Benalla n'a pas donné suite, mais il a remercié les internautes sur Twitter qui lui avaient souhaité son anniversaire.

A-t-il également remercié Mediapart pour ce cadeau empoisonné sous forme de révélation ? L'histoire ne le dit pas non plus.