France

Roselyne Bachelot juge que l'écriture inclusive est une «démarche élitiste»

invitée du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot a fustigé l'écriture inclusive, jugée comme une «démarche élitiste» et d'une «complexité incroyable».

Alors que des voix s'élèvent au sein du courant féministe pour réclamer une généralisation de l'écriture inclusive, Roselyne Bachelot s'est montrée réticente à son enseignement sur le plateau du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI le 6 septembre. «Je ne suis pas une militante de l'écriture inclusive» a-t-elle tout d'abord précisé. Avec l'approbation de Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Education nationale qui était présent dans le public, Roselyne Bachelot a décrié une «démarche élitiste». «Ce que je veux, c’est un apprentissage démocratique [...] On a déjà toutes sortes de publics scolaires qui ont des difficultés avec l’orthographe, avec la lecture, avec l’écriture» a estimé la ministre de la Culture. L’écriture inclusive «horriblement compliquée» est «un mécanisme avec une complexité incroyable», a-t-elle ajouté.

Une pratique dénoncée par le gouvernement et l'Académie française

L'écriture inclusive est un ensemble de règles grammaticales qui tend à «dégenrer» la langue française et dont l'utilisation est encouragée par bon nombre de militantes féministes mais aussi de partis politiques classés à gauche.

Le 28 juillet, une proposition de loi portée par le Rassemblement national et soutenue par des députés passés par la majorité présidentielle visait à interdire l'usage de l'écriture inclusive par «toute personne morale ou privée bénéficiant d’une subvention publique».

Le texte du projet se réfère notamment à une déclaration unanime de l’Académie française d’octobre 2017 qualifiant l'écriture inclusive de «péril mortel» pour la langue française. «L’Académie française élève à l’unanimité une solennelle mise en garde», écrivaient d'une seule voix les sages. «On voit mal quel est l’objectif poursuivi et comment il pourrait surmonter les obstacles pratiques d’écriture, de lecture – visuelle ou à voix haute – et de prononciation. Cela alourdirait la tâche des pédagogues. Cela compliquerait plus encore celle des lecteurs» estimaient-ils encore.

Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, s’était exprimé à ce sujet le 15 novembre 2017 devant l’Assemblée nationale. Rappelant dans une premier temps que l’emblème de la France est une femme et que le joli mot de «République» est féminin, il a néanmoins prévenu qu'il serait «vigilant pour qu’il n’y ait qu’une grammaire, comme il n’y a qu’une langue, une République».