France

«Flic» : l'IGPN lance une enquête interne après la sortie du livre de Valentin Gendrot

Le journaliste qui dit s'être infiltré pendant deux ans dans la police nationale en devenant adjoint de sécurité va-t-il devoir répondre devant la justice des faits qu'il décrit dans son livre ? L'IGPN est saisie par la préfecture de police.

Selon les interviews que Valentin Gendrot a livrées à la presse en amont de la sortie de son livre-enquête, Flic, après deux ans d'infiltration dans deux services de la police nationale au grade d'adjoint de sécurité (dont un au commissariat du XIXe arrondissement de Paris), son ouvrage n'est pas «anti-flic» mais il aborde sans fard ce que l'auteur appelle les «grands tabous de la police» : suicide, mal-être, manque de moyens, violences, «bavures» et accusations de racisme.

En réaction à la forte médiatisation de l'ouvrage, la préfecture de police de Paris a saisi l'Inspection générale de la police nationale, les «bœufs» comme disent les «flics», pour diligenter une enquête visant à faire la lumière sur les allégations portées par Valentin Gendrot.

Le 3 septembre, l'institution parisienne dirigée par Didier Lallement a ainsi tweeté : «Suite à la parution d'un livre dénonçant des agissements graves, et à la demande du ministre de l'Intérieur, le préfet de police, a porté les faits relatés à la connaissance du procureur de la République et a saisi parallèlement à titre administratif l’IGPN.»

Différentes sources policières et syndicales contactées par RT France ont fait valoir que le journaliste serait probablement entendu en audition libre par l'IGPN dans le cadre de cette enquête.

Le Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN) a également souligné, qu'a son sens, Valentin Gendrot pourrait s'être rendu coupable de faux en écriture lorsqu'il était fonctionnaire de police, ainsi qu'il l'a lui-même relaté au micro de BFMTV : «Valentin expliquera ça au juge», ironise le partenaire social connu pour ses saillies plutôt corporatistes.

En tout état de cause, la préfecture de police assure pour sa part avoir signalé les faits décrits dans le livre au procureur mais précise qu'à ce stade les policiers incriminés n'ont pas été identifiés, ni la véracité des faits confirmée.

Plus tard ce même jour, le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert une enquête après le signalement de la préfecture de police de Paris. Elle vise à «identifier les faits susceptibles de tomber sous le coup d'une qualification pénale», a indiqué le parquet de Paris à l'AFP.