«Il ne faut pas avoir honte, ce n’est pas à nous d’avoir honte c’est à nos agresseurs, à nos violeurs, à nos assassins, c’est à eux d’avoir honte.» Une jeune fille de 19 ans, qui rapporte avoir été violemment agressée par trois hommes à Nîmes (Gard), a décidé de briser le silence en témoignant, visage tuméfié, sur Instagram. Sur le réseau social, elle a posté une vidéo dans laquelle elle raconte ce traumatisme, sans vouloir se «faire plaindre mais pour montrer aux femmes et aux hommes qu'il faut en parler et se battre contre ça».
Selon son récit, la scène d'une «violence purement gratuite», s'est déroulée le 19 août autour de 4h du matin lorsqu'elle promenait son chien. Elle dit avoir alors croisé trois individus, dont l'un lui a lancé : «T’es bonne». La jeune femme n'a pas réagi et a poursuivi son chemin. Là, une insulte a fusé, selon son récit sur Instagram : «Sale pute !». Mya de répliquer : «Ta gueule !» Mais à peine avait-elle fini ces mots, qu'elle a senti un bras l'attraper, puis «un coup de poing, deux, trois». La jeune femme rapporte être tombée au sol, puis s'être relevée. L'un des individus l'aurait à nouveau jeté au sol, aurait posé son pied sur son thorax, «puis [enchaîné] les coups de poing au visage pour finir par une série de coups de pied jusqu’à que je tombe inconsciente».
La jeune femme déclare s'être réveillée quelque minutes plus tard sur le trottoir, où seul son son chien l'attendait.
Après des examens approfondis à l'hôpital, le diagnostic est lourd : de nombreux hématomes, deux côtes fêlées, une compression du foie, déclare la jeune femme.
Attouchements, perte de poids et de cheveux
France 3 Occitanie a rencontré Mya, une semaine après son agression. Elle déclare au média avoir également subi des attouchements durant son agression. Elle dit avoir perdu six kilos et avoir beaucoup vomi à cause de l'impact des coups sur son foie. La jeune femme porte un foulard car le stress engendré par ce traumatisme lui fait perdre ses cheveux. «Ca va un peu mieux, on fait avec. J'ai toujours deux côtes fêlées. Il faut essayer de garder le sourire mais des fois, je craque», témoigne-t-elle, le visage encore très marqué.
Mya a porté plainte. L'enquête a été confiée à la sûreté départementale, selon la chaîne publique. «Dans le cadre de violences en réunion, les prévenus encourent jusqu'à 5 ans d'emprisonnement», précise Eric Maurel, procureur de la République de Nîmes à France 3.
Sur internet, une pétition a été lancée pour dénoncer les violences à Nîmes et réclamer une ville plus sûre : «Au nom de toutes les femmes de la ville de Nîmes qui ne se sentent pas en sécurité mais aussi au nom de tous ses citoyens, nous demandons aux élus de notre ville d'agir pour que nous puissions tout.e.s nous sentir en sécurité dans cette si charmante petite ville du sud.» A l'heure où nous publions, la pétition a recueilli plus de 7 000 signatures.