France

Deux syndicats de soignants rejoignent le collectif Santé en danger pour un Ségur 2

Deux syndicats d'infirmières et de praticiens hospitaliers rejoignent le collectif de Santé en danger, qui réclame l'ouverture d'un Ségur 2 de la santé. Le fondateur du rassemblement juge que la France «se comporte comme une médecine du tiers-monde».

Le collectif Santé en danger voit ses rangs se gonfler avec l'arrivée de deux syndicats de soignants le 13 août. «Nous soignants, ne sommes en aucun cas satisfaits du résultat du Ségur qui n'a strictement rien apporté à notre profession», clame Convergence infirmière, qui rassemble des infirmières libérales, dans un communiqué publié le même jour.

Le syndicat réclame notamment une «revalorisation de l'indemnité forfaitaire de déplacement» et «un départ à la retraite anticipé pour les infirmières et infirmiers libéraux». Le Syndicat National des Praticiens Hospitaliers Anesthésistes-Réanimateurs Elargi aux autres spécialités (SNPHARE) s'est également associé au collectif. «Aucune solution au manque d'attractivité hospitalière n'a été envisagée sérieusement par les pouvoirs publics dans le cadre du Ségur», déplore-t-il dans un communiqué publié sur Twitter.

Lancé fin juillet par le Docteur Arnaud Chiche, anesthésiste-réanimateur à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), Santé en danger a pris de l'ampleur sur Facebook et revendique plus de 90 000 membres.

Interviewé par RT France, Arnaud Chiche évoque un Ségur 2 comme une «urgence sanitaire car les soignants sont à bout, fatigués, épuisés, ont été maltraités depuis de nombreuses années». «Le gouvernement actuel ne peut pas porter la responsabilité de toutes ces années d'échecs et de maltraitante», concède Arnaud Chiche qui dénonce toutefois la responsabilité du gouvernement dans le Ségur tenu en juillet qui a notamment oublié certaines professions autour de la table comme «les sages-femmes». Il ajoute qu'actuellement «on se comporte comme une médecine du tiers-monde» et, pour lui, la France doit «prendre conscience que sa santé est malade».

Malgré les annonces en faveur de l'hôpital (8,2 milliards d'euros de revalorisations salariales, 6 milliards pour l'investissement, 15 000 recrutements...), «des corps de métier ont été exclus», selon le collectif qui entend «obtenir un Ségur 2 au mois d'août», sinon «dès la rentrée». Le collectif dit avoir reçu l'appui d'une douzaine d'organisations syndicales représentant les sages-femmes, kinés, infirmiers, ambulanciers, médecins libéraux, ainsi que d'une poignée de parlementaires d'opposition – Communistes, LFI et Républicains.

Le ministère de l'Enseignement supérieur a en revanche démenti qu'il ait le soutien de la Professeur Christine Ammirati, ancienne cheffe des urgences du CHU d'Amiens et actuelle conseillère de la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, comme le collectif l'avait affirmé.