Gouvernement et députés ont observé une minute de silence à l'Assemblée nationale en hommage au soldat français d’origine malgache tué jeudi au Mali au cours d'une opération de la force antidjihadiste Barkhane.
Tojohasina Razafintsalama, soldat du 1er régiment de hussards parachutistes de Tarbes, a trouvé la mort lorsque son engin blindé a sauté au contact d'un véhicule suicide chargé d’explosifs. Deux autres soldats à bord de l'engin blindé ont été blessés.
Tojohasina Razafintsalama «est mort dans l'accomplissement de sa mission au service de la France», a souligné le président de l'Assemblée Richard Ferrand, avant le lancement des questions au gouvernement.
«Je salue avec un profond respect son courage et sa détermination, et j'adresse au nom de la représentation nationale mes plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches, ainsi qu'à ses frères d'armes», a-t-il ajouté, avant d'inviter parlementaires, membres du gouvernement et personnels de l'Assemblée à une minute de silence.
Hommage aux Invalides
La veille, le 27 juilletn c'est sur le pont Alexandre III à Paris que Tojohasina Razafintsalama a reçu un dernier hommage, avant une cérémonie aux Invalides.
Le camion funéraire transportant la dépouille de Tojohasina Razafintsalama, dont le véhicule a été frappé par une voiture suicide, est passé sur le pont, des soldats formant de chaque côté une haie d'honneur.
Une centaine de personnes également présentes sur place ont applaudi le cortège escorté par des motards de la gendarmerie, avant qu'il ne s'engouffre dans l'enceinte des Invalides.
Tojohasina Razafintsalama était né le 20 octobre 1994 à Mahazarivo, à Madagascar. Ce célibataire sans enfant s'était engagé avec le 1er RHP en 2018. Il avait été envoyé au Mali le 14 juillet dernier.
Son décès porte à 43 le nombre de soldats français morts au combat dans les opérations Serval (2013) et Barkhane (depuis 2014), selon l'état-major. Il intervient après celui, début mai, de deux légionnaires de la force française Barkhane au Sahel, qui compte quelque 5000 soldats. En novembre 2019, la France avait perdu 13 soldats dans un accident entre deux hélicoptères en opération au Mali.
Ces derniers mois, l'armée française et celles des pays africains du G5 Sahel ont multiplié les offensives dans la région, en particulier dans la zone dite des «trois frontières» entre Mali, Niger et Burkina Faso.
Elles ont revendiqué la «neutralisation» de plusieurs dizaines de djihadistes, dont la mort en juin de l'émir d'al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), l'Algérien Abdelmalek Droukdal, figure du djihadisme dans la région depuis 20 ans.