France

L'exécutif et des élus volent au secours d'une députée LREM ciblée par Génération identitaire

Visée par une manifestation de militants de Génération identitaire, la députée LREM de Seine-Maritime Sira Sylla a reçu le soutien de Jean Castex, Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti, entre autres.

Le 25 juillet, devant la permanence de la députée LREM de Seine-Maritime Sira Sylla, un groupe de personnes se revendiquant du mouvement politique Génération identitaire a brandi des pancartes et une banderole clamant «aidez les Français, pas les Africains» et «pensez à nos emplois, pas à la diaspora».

Sur son compte Twitter, l'élue a posté une photo montrant cinq manifestants devant sa permanence de Grand-Quevilly. «Vous ne m’atteindrez jamais. Je suis très fière du travail que je mène avec conviction en tant que députée de la République française depuis trois ans, notamment pour ma circonscription et la relation Afrique-France. Plus déterminée que jamais !», a-t-elle réagi, suscitant une pluie de soutiens, notamment issus des rangs de la majorité et de l'exécutif. 

Les militants identitaires reprochent à la députée une proposition de loi pour une défiscalisation des transferts d'argent vers l'Afrique.

Castex, Darmanin et Dupond-Moretti au créneau

Le Premier ministre Jean Castex, les ministres de l'Intérieur Gérald Darmanin et de la Justice Eric Dupond-Moretti ont apporté leur soutien à la députée de Seine-Maritime. «Les attaques indignes dont a fait l’objet Sira Sylla appellent une condamnation unanime et sans aucune ambiguïté : je lui ai dit mon soutien et la solidarité de l’ensemble du gouvernement. Face à la haine, la République doit s’unir et agir», a déclaré Jean Castex sur Twitter. 

Gérald Darmanin a condamné «avec la plus grande fermeté les comportements ignobles dont a été victime Sira Sylla». «Je lui apporte tout mon soutien. La République ne cédera rien face à l'idéologie haineuse de ces groupuscules extrémistes», a encore déclaré le ministre de l'Intérieur dans un tweet.

Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a lui aussi adressé son soutien à la députée de Seine-Maritime et a dénoncé des «groupuscules qui, sous couvert d’un patriotisme dévoyé, répandent le racisme et la haine».

La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a quant à elle fait part à la députée de son «soutien» et de son «affection».

Nombreuses ont été les manifestations de solidarité de la part de l’exécutif, tels la ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq, le ministre délégué auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Franck Riester, et Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l’Industrie. 

Dans la soirée, l'élue remerciait encore sur son compte Twitter les personnalités politiques qui l'ont soutenue, parmi lesquels le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, le délégué général de LREM Stanislas Guerini, ses collègues Matthieu Orphelin (ex-LREM), Hugues Renson (LREM), ou encore le président du groupe MoDem à l'Assemblée nationale, Patrick Mignola.

Un projet pour soutenir les pays touchés par la crise du Covid-19

Mi-juillet, l'élue a introduit à l'Assemblée nationale, avec d'autres députés LREM, une proposition de loi de «bi-bancarisation» pour une défiscalisation partielle et temporaire des frais de transfert d'argent, notamment vers l'Afrique et les pays du Sud, face aux conséquences économiques du Covid-19. 

Citant des chiffres de la Banque mondiale, la députée avait tiré la sonnette d'alarme début juillet, affirmant que la baisse des transferts d'argent vers l'Afrique, qui font d'ordinaire l'objet d'une lourde commission, pourrait atteindre 20% suite à la crise du Covid-19.

Dans une interview au quotidien Le Parisien, elle jugeait cette baisse «dramatique non seulement pour les familles restées au pays, mais aussi plus largement pour le développement des pays du Sud, qui est en partie alimenté par ces transferts».