France

Retour à la normale en Méditerranée après la fuite d'un produit chimique toxique à Martigues

Des prélèvements effectués dans une zone d'environ six hectares au large de Martigues, où s'est déclarée une fuite d'un produit chimique hautement corrosif, montrent un retour à la normale, a fait savoir la préfecture maritime.

La situation est revenue à la normale dans la soirée du 24 juillet au niveau de l'anse de l'Auguette, en Méditerranée près de Martigues, où une fuite accidentelle d'un produit chimique avait entraîné la veille la formation d'une nappe de pollution, a annoncé la préfecture maritime. «Des prélèvements réalisés aujourd’hui par les plongeurs du bataillon de marins pompiers de Marseille ont permis d’analyser l’eau sur la zone et les résultats ne montrent aucun écart par rapport à la composition normale de l’eau de mer», a déclaré la préfecture dans un communiqué.

«L’absence de fer ionique dans les eaux prélevées, renforcée par une faible variation de pH au plus fort du rejet, implique en effet une faible atteinte sur la qualité de l’eau en termes de pollution par le chlorure ferrique», ajoute la préfecture.

«Le dispositif maritime mis en place est levé et l’interdiction de la navigation de plaisance, de la pêche maritime, de la plongée sous-marine et de la baignade dans la partie Sud du golfe de Fos prendra fin dès ce soir minuit», conclut-elle.

La fuite avait été détectée dans la nuit du 22 au 23 juillet à 1h50 au niveau d'un bac de stockage de solution de chlorure ferrique, au sein de l'atelier de production du site de Kem One, numéro deux européen du PVC. Ce site est classé Seveso «seuil haut». Le produit chimique hautement corrosif, utilisé notamment pour le traitement des eaux usées, s'était ensuite transformé en solution acide marron au contact de la mer, formant au départ une nappe toxique d'environ six hectares dans la Méditerranée, au niveau de l'anse d'Auguette.

Pour le maire de Martigues, cette fuite soulève «un certain nombre de questions et d'insuffisances»

«La situation est désormais maîtrisée», a déclaré en début d'après-midi Kem One dans un communiqué. Selon l'entreprise, «l'indice "matières dangereuses relâchées" de cet événement, selon la définition du ministère de la Transition écologique, est évalué au niveau 3 sur une échelle qui en comporte 6». Une enquête est en cours afin de préciser les circonstances de cette fuite. De son côté, le maire communiste de Martigues, Gaby Charroux, a estimé que cet incident soulevait «un certain nombre de questions et d'insuffisances».

«Plus que des intentions, il est urgent de remettre au cœur des fonctionnements le principe de précaution et de prévention», a-t-il souligné dans un communiqué transmis à l'AFP, car «concevoir une industrialisation adaptée à un territoire nécessite des mesures de prévention et de protection modernes».

Le site pétrochimique Lavéra fait partie de l'un des plus gros complexes industriels d'Europe, autour de l'Etang de Berre, qui génère une pollution soulevant régulièrement les craintes des habitants des environs. En octobre 2019, certains d'entre eux avaient notamment attaqué en justice quatre industriels, dont le chimiste Kem One, ArcelorMittal, Esso et le dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer, pour «trouble du voisinage».