Deux individus suspectés d'être impliqués dans la mort d'une jeune lyonnaise de 23 ans ont été mis en examen. Le conducteur du véhicule, âgé de 21 ans, est poursuivi pour «chef de violences volontaires ayant entraîné la mort et délit de fuite» et a été placé en détention provisoire ; l'autre personne, son passager, pour «non-assistance à personne en danger». L'individu âgé de 19 ans a été placé sous contrôle judiciaire. Une troisième personne qui avait aussi été placée en garde à vue a été mise hors de cause.
Selon l'enquête menée par la DSSP de Lyon, les faits se sont déroulés dans la nuit du 18 au 19 juillet, vers 3h40. La police a d'abord reçu un appel la prévenant d'une «rixe en cours» après «un différend entre des automobilistes et un groupe de jeunes, ces derniers reprochant aux automobilistes d'avoir percuté un chien», selon le parquet. Quelques minutes plus tard, un autre appel informait les forces de l'ordre qu'un automobiliste «conduisant une Golf aurait sciemment renversé une jeune femme et l'aurait traînée sur plusieurs mètres».
Alertés, les pompiers n'ont pu que constater son décès. Le corps de la jeune femme a été retrouvée à 800 mètres du lieu déclaré de l'accident.
Les suspects nient toute intentionnalité des faits
Deux heures après les faits, trois personnes se sont présentées à l'hôtel de police, avant d'être placées en garde à vue. Selon leurs dires lors des auditions, elles auraient «involontairement» percuté un chien, puis «violemment été prises à partie» par des individus qui participaient à une fête réunissant une quarantaine de personnes.
Le conducteur a expliqué «avoir paniqué et voulu quitter les lieux, alors qu'une jeune fille était positionnée devant son véhicule». Il a admis «l'avoir percutée mais prétend ne pas s'être rendu compte qu'elle était restée accrochée au véhicule», a détaillé le parquet.
Les deux mis en examen n'ont pas d'antécédent judiciaire.
«Justice pour Axelle»
L'identité de la victime a été révélée sur les réseaux sociaux, entraînant une vague de solidarité et d'émotion partagée via le hashtag Twitter #JusticePourAxelle. Axelle Dorier, âgée de 23 ans, était aide-soignante.
«Axelle est morte de la pire des manières, comment expliquer à des parents, frères et sœurs que leur proche a été tuée de la pire des manières ?» s'est interrogé le policier anonyme Matricule007, sur le réseau social Twitter.
«Axelle fait partie de la majorité silencieuse, qui vit sa vie sans histoires mais qui subit la violence. Elle n’aura pas droit à la mobilisation du show-business et sa famille ne sera pas érigée en icône comme les Traoré. Insupportable et révoltant», s'est indignée Adeline Noirmain, conseillère nationale Les Républicains (LR).
#LaRacailleTue, #OnVeutDesNoms
D'autres utilisateurs du réseau social Twitter, affiliés à la droite de l'échiquier politique, ont exigé que les noms de ces individus soient révélés au grand public.
«Qui sont ces sauvages ?», s'est ainsi interrogée la députée LR des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer.
«Philippe, Melanie, Thomas, Axelle : le temps des Français massacrés dans l’anonymat et l’omerta médiatique est terminé. Nous ne nous tairons plus sur nos milliers d’”Adama”, qui sont, eux, de vraies victimes innocentes», a tweeté le militant identitaire Damien Rieu.
Le président de la formation politique Les Patriotes Florian Philippot a lui aussi exigé que les noms des suspects soient divulgués afin de «nettoyer la France de cette racaille».
Malgré l'ampleur de la vague d'émotion à la suite de la mort de la jeune femme, aucun membre du gouvernement ne s'est exprimé sur ce sujet.