France

Val d'Oise : marche en hommage à Adama Traoré à l'appel du comité Adama et d'une ONG écologiste

La ville de Beaumont-sur-Oise accueille une marche en souvenir d'Adama Traoré, décédé quatre ans plus tôt dans la même commune après une course-poursuite avec des gendarmes. A l'initiative de l'événement, le Comité Adama et l'ONG Alternatiba.

Dimanche 19 juillet

Samedi 18 juillet

Le cortège de manifestants arrive dans le quartier où habite la famille Traoré, selon notre reporter Charles Baudry.

Alexandre Langlois, secrétaire général du syndicat de police VIGI, s'est exprimé à l'antenne de RT France au sujet de la marche du jour en hommage à Adama Traoré.

«C'est inadmissible que la justice prenne tant de temps en France, ça permettrait d'avoir des réponses et qu'on puisse passer à autre chose pour tout le monde», a-t-il notamment estimé.

Dans le contexte actuel de dénonciation des violences policières, Alexandre Langlois est par ailleurs revenu sur différentes techniques d'intervention utilisées par la police, rappelant que l'interpellation d'Adama Traoré avait été effectuée par des gendarmes, qui ne sont pas régis par les mêmes codes.

Selon les gendarmes, cités par l'AFP, la marche a réuni environ 2700 personnes.

Le militant antiraciste Madjid Messaoudene, l'un des initiateurs de la marche contre l'islamophobie de novembre dernier, a participé à la manifestation de Beaumont-sur-Oise.

Il y en a marre que dans les quartiers populaires les Noirs et les Arabes meurent [...] sous les balles de la police

Au micro de RT France, il a assuré que «les gendarmes [avaie]nt laissé mourir Adama» Traoré. «Il y en a marre que dans les quartiers populaires les Noirs et les Arabes meurent soit sous les balles de la police, soit suite à une arrestation en utilisant des techniques qu'on sait dangereuses», a-t-il également déclaré.

Entre autres élus ayant fait le déplacement à Beaumont-sur-Oise, plusieurs visages de militants de la France insoumise sont reconnaissables, malgré le port du masque. Comme en témoigne une publication du compte Twitter L'insoumission, on note par exemple la présence des députées Mathilde Panot et Danièle Obono ou encore celle de l'eurodéputé Manuel Bompard.

Assa Traoré, fondatrice du Comité Vérité et Justice pour Adama, s'est exprimée au micro de RT France ce 18 juillet. Evoquant l'affaire George Floyd, elle a déclaré : «On dénonce ce qui se passe aux Etats-Unis, mais il se passe exactement la même chose en France.» Et, revenant sur le combat qu'elle mène au nom de son défunt frère, Assa Traoré a insisté : «Aujourd'hui la vérité est là, la justice joue avec le temps, c'est pour ça qu'on demande la récusation de la juge qui emmène le dossier vers des non-lieux.»

Plusieurs médias militants sont venus soutenir les revendications du Comité Justice et Vérité pour Adama. C'est le cas du média Révolution Permanente, dont un membre s'est exprimé en début d'après-midi. Le militant a notamment mis en avant «une colère internationale de part et d'autre de l'Atlantique» ainsi qu'un contexte de crise qui, selon lui, ont provoqué «un sursaut du cas Adama».

«Tout le monde déteste la police», ont scandé les manifestants devant la gendarmerie où, quatre ans plus tôt, a été annoncé le décès d'Adama Traoré. 

Le même slogan a été initialement entendu dans la bouche de militants du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), qui ont fait le déplacement pour l'occasion.

La sénatrice écologiste Esther Benbassa est venue apporter son soutien à la marche organisée à Beaumont-sur-Oise, photos à l'appui. 

«Plusieurs collectifs et associations sont présents à la marche en hommage à Adama Traoré, dont Alternatiba pour le climat [ou encore] le Cispm pour les sans-papiers», témoigne la journaliste Nesrine Slaoui.

«On oublie pas, on pardonne pas» : à Beaumont-sur-Oise, certains manifestants scandent les slogans du jour à travers des mégaphones amenés pour l'occasion.

«Génération Adama, génération climat, on veut respirer», peut-on lire parmi les slogans appelant à une convergence entre certains écologistes et des militants engagés contre le racisme et les violences policières.

«Arrivée du car à Beaumont-Sur-Oise pour la marche pour Adama Traoré», a commenté le compte Twitter d'Alternatiba, ONG écologiste à l'initiative du rassemblement.

Plusieurs centaines de personnes étaient présentes en début de parcours, comme en témoigne une vidéo de notre reporter Charles Baudry.

Selon le compte Twitter militant «La Meute Photographie», des manifestants venus de la capitale, par bus, sont passés en début d'après-midi devant la gendarmerie de Persan, depuis laquelle le décès d'Adama Traoré avait été constaté quatre ans plus tôt, le 19 juillet 2016.

Assa Traoré a pris la parole devant des journalistes, en amont de la marche, sur le parvis de la mairie de Persan (Val-d'Oise).

Co-organisée par le Comité Adama et l'association Alternatiba, ONG écologiste qui milite habituellement contre le dérèglement climatique, une marche est organisée ce 18 juillet 2020 à partir de 13h30 à Beaumont-sur-Oise, au départ de la gare de Persan Beaumont, en mémoire d'Adama Traoré, décédé le 19 juillet 2016 à l'issue d'une course-poursuite avec des gendarmes dans cette ville du Val-d'Oise.

Comme le rapporte l'AFP, la mobilisation s'accompagne d'un «festival» avec des personnalités et artistes, dont les noms n'ont pas été dévoilés par les organisateurs.

Parce que les deux organisations partagent les «mêmes combats», cette «mobilisation commune» est l’occasion «de renforcer une alliance importante pour la construction d’une écologie populaire, aux côtés des populations en première ligne des injustices et de la pollution», a affirmé dans un communiqué la porte-parole d’Alternatiba, Élodie Nace, citée par l'AFP.

Pour le Comité Adama, il s'agit aussi d'élargir sa base dans le sillage des deux grands rassemblements à Paris devant le tribunal de Grande instance et place de la République, les 2 et 13 juin, qui avaient drainé des milliers de manifestants.

La marche est précédée d'une conférence de presse du comité Adama à 12h sur le parvis de la mairie de Persan (Val d'Oise).

Depuis la mort de son frère, Assa Traoré dénonce la responsabilité des gendarmes et demande que justice soit faite. Le combat qu'elle mène depuis près de quatre ans a reçu un écho particulier dans la foulée du mouvement Black Lives Matter (BLM), sous la bannière duquel se sont multipliés les rassemblements contre les violences policières et le racisme dans de nombreuses métropoles occidentales, en particulier depuis la mort de l'Afro-Américain George Floyd lors de son interpellation à Minneapolis (Minnesota), le 25 mai dernier.