France

«C'est une première» : la blessure par balle d'un pompier en Essonne provoque stupeur et indignation

La blessure par balle d'un pompier, lors d'une intervention en Essonne, a soulevé une vague d'indignation, notamment auprès de la profession et de la classe politique.

Le gouvernement comme l'opposition ont condamné avec force, le 15 juillet, le tir qui a blessé un pompier en intervention la veille en Essonne, une «première» selon la profession. Le pompier, un sergent-chef, a été touché à un mollet par un tir d'arme à feu qui a traversé sa jambe alors qu'il intervenait pour éteindre un feu de véhicule à Guinette, un quartier de la ville d'Etampes, selon des sources concordantes. La blessure est sans gravité et l'arme ou le calibre utilisés n'ont pu être identifiés pour le moment.

C'est une première : un tir qui vise un pompier c'est une tentative de meurtre

«C'est une première : un tir qui vise un pompier c'est une tentative de meurtre», a déclaré à l'AFP le président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) Grégory Allione, se disant «hagard, comme tous les pompiers ce matin». «C'est l'horreur : comment peut-on vouloir tuer celui qui vient sauver ?», a-t-il par ailleurs déclaré. 

Ces actes odieux ne doivent pas rester impunis

«Ces actes odieux ne doivent pas rester impunis», a réagi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin dans un tweet, réitérant son «soutien indéfectible à ceux qui nous protègent au péril de leur vie».

Gérald Darmanin, qui s'est entretenu par téléphone avec le pompier, lui rendra visite en fin de journée, sans la presse, a indiqué à l'AFP l'entourage du ministre. Le directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC), qui chapeaute les pompiers au sein du ministère, a fait part de sa «profonde indignation».

«Chaque agression de ce type sera systématiquement suivie d’un dépôt de plainte des autorités. S’attaquer à ceux qui nous protègent, c’est s’attaquer à l’ordre républicain.» a ajouté le ministre de l'Intérieur.

Le préfet de l'Essone a annoncé sur son compte twitter avoir rendu visite au pompier blessé et au centre de secours pour «leur apporter tout son soutien face à cette agression inacceptable».

«Un nouveau palier dans la violence a été franchi», a commenté la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse. Son homologue dans les Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a demandé la «tolérance zéro» contre ceux qui attaquent les pompiers.

«L'Etat doit rapidement trouver des solutions pour protéger ceux qui nous protègent», a tweeté le maire LR de Nice Christian Estrosi.

«Désarmement des banlieues, fin du laxisme judiciaire, déchéance de nationalité pour tout binational s'attaquant aux fonctionnaires de la République: il va falloir agir VITE et FORT [...]», a demandé sur Twitter Marine Le Pen.

«C'est une honte absolue. Au nom de la LREM, je tiens à assurer à ce pompier et l'ensemble de ses collègues de notre soutien sans faille», a réagi le patron des députés de la majorité Stanislas Guérini sur Twitter.

Une «première»

Cette affaire intervient dans un contexte d'inquiétude face à l'augmentation des agressions contre les pompiers en intervention. En septembre 2018 à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), l'un d'eux avait été tué par l'homme qu'il était venu secourir, un déséquilibré. Le décès fortement avait choqué la profession. Mais le tir d'Etampes est une «première» dans le sens où «on n'est plus dans le cadre d'un danger opérationnel, né d'une situation donnée : là c'est quelqu'un qui a voulu tuer», a souligné Grégory Allione.

Si elles restent limitées (environ six par jour sur 10 000 interventions), le nombre des agressions de pompiers a triplé depuis dix ans, selon le ministère de l'Intérieur. Selon l'AFP, Gérald Darmanin va rendre systématique le dépôt de plainte des pompiers après chaque agression de l'un des leurs.