Plusieurs milliers de personnes ont manifesté ce 14 juillet en France à l'appel d'une dizaine d'organisations syndicales, notamment pour dénoncer les accords conclus lors du «Ségur de la santé», signés par plusieurs syndicats mais jugés insuffisants par certains face aux besoins de l'hôpital public. Les parcours des cortèges, notamment parisiens, ont par ailleurs été émaillés de violences entre protestataires et forces de l'ordre. Des Gilets jaunes se sont joints à plusieurs de ces cortèges.
Tensions à Paris
A Paris, la manifestation a rassemblé quelques milliers de personnes, principalement des soignants et des Gilets jaunes, depuis la place de la République jusqu'à celle de la Bastille. Le défilé était organisé quelques heures après la cérémonie d'hommage au personnel soignant, place de la Concorde dans le cadre des célébrations du 14 Juillet.
Dès le départ du cortège en direction de la place de la Bastille, des bousculades ont été constatées par le reporter de RT France présent sur place, Thomas Bonnet.
Des heurts sporadiques entre les forces de l'ordre et des manifestants ont eu lieu, comme le montrent les images captées par le journaliste de RT France Charles Baudry.
Des manifestants ont lancé des projectiles sur les forces de l'ordre, ces derniers leur répondant par des tirs de gaz lacrymogènes.
En fin de cortège, une fois les heurts terminés et la pression retombée, les manifestants encore nombreux sur la place de la Bastille ont entonné le chant des Gilets jaunes.
Plus d'une centaine de Gilets jaunes s'étaient mobilisés non loin du siège de l'IGPN afin de réclamer «justice pour les victimes de violences policières», d'après des images captées par un de nos journalistes sur place. A l'image le célèbre manifestant éborgné, Jérôme Rodrigues au côté du Gilet jaune valencionnois, Manuel Coisne, qui a également perdu un œil lors d'une manifestation de Gilets jaunes, le 16 novembre 2019, place d'Italie à Paris, lorsqu'il a reçu une grenade lacrymogène dans le visage, tirée par un lance-grenade Cougar 56mm.
À Lyon, quelque 500 personnes, parmi lesquelles de nombreux se revendiquant des Gilets jaunes, ont défilé derrière une banderole «premiers de corvées, derniers considérés».
A Bordeaux, ils étaient entre 150 et 200, réunis dans le centre-ville. «Certes nous avons eu une augmentation mais cet accord ne garantit pas une meilleure organisation du travail ni l'interruption des fermetures de lits, ce qui était pour nous primordial», a dénoncé Laurence Lagoubie, dont le syndicat (CGT) a refusé de signer l'accord, dans des propos rapportés par l'AFP.
A Toulouse, 250 personnes selon la police et 400 selon les organisateurs ont pris part à la manifestation.
Darmanin «condamne avec la plus grande fermeté» les débordements
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a réagi aux incidents qui ont eu lieu lors de la manifestation du 14 juillet : «Je condamne avec la plus grande fermeté les comportements inacceptables commis contre nos forces de l’ordre en marge de la manifestation de cet après-midi.»
Le ministre de la Santé Olivier Véran, qui s'exprimait à l'occasion d'une visite dans un Samu à Créteil (Val-de-Marne), a estimé pour sa part les manifestants à «quelques centaines de soignants à Paris».
Ça ne veut pas dire que tout le monde est forcément d'accord, [mais] que les avancées ont été reconnues par la majorité des personnes qui représentent le personnel
Il a rappelé que l'accord «[avait] été signé avec des syndicats représentatifs», soulignant que cela n'était «pas arrivé depuis des années». Et au ministre d'ajouter : «Ça ne veut pas dire que tout le monde est forcément d'accord, [mais] que les avancées ont été reconnues par la majorité des personnes qui représentent le personnel.»
Les accords salariaux ne doivent d'ailleurs pas être considérés comme un «solde de tout compte» puisqu'ils seront suivis de nouvelles annonces, la semaine prochaine, notamment sur «l'organisation de l'hôpital», a-t-il annoncé, en reconnaissant que le personnel soignant avait «encore des attentes».