«Il faut se préparer à une reprise de l'épidémie [de Covid–19], voire à une deuxième vague», qui est possible «cet automne ou cet hiver», a estimé le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, dans Le Figaro du 8 juillet.
«Nous ne savons pas tout sur le comportement saisonnier de ce virus qui circule toujours», a fait savoir le numéro deux du ministère de la Santé.
Nous ne savons pas tout sur le comportement saisonnier de ce virus qui circule toujours
«Tous les services de l'Etat, les professionnels, les acteurs de terrain sont mobilisés pour gérer les clusters actuels et anticiper un rebond épidémique cet automne ou cet hiver», a-t-il ajouté dans cet entretien en avertissant que «ce qu'il faut bien comprendre, c'est que ce sont essentiellement nos comportements qui conditionnent la reprise épidémique».
Si nous voulons éviter cela, il faut que chacune et chacun continue de respecter les mesures barrières, les mesures d'hygiène, la distanciation physique et le port du masque
«Si nous voulons éviter cela, il faut que chacune et chacun continue de respecter les mesures barrières, les mesures d'hygiène, la distanciation physique et le port du masque, surtout en situation de promiscuité et dans un espace clos», a poursuivi le professeur dans le quotidien. Actuellement, la France réaliserait de fait près de 300 000 tests PCR par semaine et en a effectué 2 millions depuis le déconfinement, ce qui permet, selon Jérôme Salomon d'avoir «un bon indicateur de l'évolution de l'épidémie».
Il a également tenu à préciser que si la situation venait à se dégrader à nouveau, «la réponse [...] devra être proportionnée à la gravité de la menace et évaluée en fonction des connaissances et de la situation locale».
Un reconfinement généralisé improbable
Le 8 juillet sur BFM TV, le nouveau Premier ministre, Jean Castex, chargé de préparer le déconfinement avant son arrivée à Matignon, a prolongé l'entretien de Jérôme Salomon : «Il a toujours été dit, prévu et envisagé qu'il convenait de se préparer à une deuxième vague».
On ne supporterait pas, économiquement et socialement, un reconfinement absolu et généralisé
Il a d'ailleurs expliqué qu'un plan de reconfinement était prêt mais qu'il n'aura pas la même forme que celui initié au mois de mars. «On ne supporterait pas, économiquement et socialement, un reconfinement absolu et généralisé», a-t-il justifié.
Le chef du gouvernement a donc souligné que ce reconfinement se ferait de façon ciblée. Cette situation ressemblerait possiblement à ce que vivent certains pays actuellement.
Des reconfinement locaux en Europe
Certains pays européens ont récemment dû imposer des reconfinements localisés dans des villes ou des régions où le nombre de cas augmentait de façon anormale.
En Catalogne, les autorités ont interdit depuis le 4 juillet les entrées et les sorties – sauf cas particuliers – autour de la ville de Lerida (150 kilomètres à l'ouest de Barcelone), une zone regroupant près de 200 000 habitants. Dans ce périmètre, plus de 1 000 contaminations ont été détectées depuis début juin.
Au Portugal, une vingtaine de quartiers, s'étendant entre Lisbonne et plusieurs autres villes voisines, doivent respecter depuis le 1er juillet un confinement «à domicile» durant deux semaines. 700 000 habitants y résident.
En Allemagne, les autorités ont annoncé le 23 juin des renconfinements locaux pour deux cantons voisins, Gütersloh et Warendorf (600 000 personnes). Dans le premier, les mesures ont été prolongées jusqu'au 7 juillet.
Au Royaume-Uni, la ville de Leicester voit depuis le 29 juin, un durcissement du confinement, avec notamment la fermeture des magasins non essentiels, au moment où les restrictions étaient en voie d'assouplissement dans le pays.