Les hommages ont été nombreux depuis le décès, le 4 juillet, de la gendarme Mélanie Lemée, âgée de 25 ans, tuée dans l'exercice de ses fonctions près d'Agen (Lot-et-Garonne) par un conducteur roulant sans permis et transportant vraisemblablement de la drogue.
«Soutien à sa famille, ses proches et ses camarades», a déclaré la gendarmerie nationale sur son compte Twitter officiel.
Originaire de l'Orne, la jeune femme était par ailleurs une sportive de haut niveau. Elle avait remporté le titre de championne de France militaire de 2016 à 2019 dans sa catégorie (+de 78 kilogrammes) tout en ayant raflé la médaille de bronze aux mondiaux militaires de judo en 2016 à Uster (Suisse).
«C’était une fille très gentille, à l’écoute de ses partenaires d’entraînement et professeurs, très heureuse de vivre. Elle avait réussi à reprendre le judo après une rupture des ligaments croisés. Elle était toujours volontaire et dynamique à l’entraînement. Elle avait la joie de vivre, elle aimait taquiner, toujours dans la bonne humeur. Elle réussissait autant sur le plan sportif que professionnel», a déclaré le responsable de l’Equipe de France militaire de judo Fabrice Guilley dans un communiqué de la fédération.
«Pensées pour Mélanie Lemée, sa famille et ses proches. Jeune judokate et gendarme, elle est morte hier dans l’exercice de ses fonctions», a déclaré le champion Teddy Riner sur Twitter dans un commentaire accompagné d'une photo de la jeune femme en kimono.
«Une de mes sœurs d’armes nous a quitté trop tôt [...] Je présente toutes mes condoléances à sa famille, ses proches», a déclaré la championne du monde Clarisse Agbegnenou.
Côté politiques, la députée LREM Coralie Dubost a présenté ses condoléances «à la famille de [Melanie Lemée]» et apporté son «soutien aux proches du chauffeur de bus passé à tabac», sur le réseau social, faisant le lien avec la mort d'un conducteur de bus après avoir été violemment battu dans l'exercice de ses fonctions, le lendemain.
«C'est une véritable tragédie», a estimé pour sa part la députée LR de l'Orne, Véronique Louwagie.
La jeune femme a été percutée à plus de 130 kilomètres par heure par un individu au casier judiciaire chargé pour des affaires de stupéfiants et de délit routier. Il transportait «165 grammes d'une poudre blanche qui devra être analysée mais qui est vraisemblablement de la cocaïne», a précisé à la presse le procureur de la République d'Agen, Manuella Garnier.
À l'issue de sa garde à vue, le suspect, qui conteste «toute intention d'homicide», a été présenté à un juge d'instruction et mis en examen pour «homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique», a annoncé à l'AFP Manuella Garnier. Il risque la réclusion criminelle à perpétuité.
L'agresseur présumé a également été mis en examen pour «refus d'obtempérer aggravé par la mise en danger de la vie d'autrui, conduite sans permis, détention et transport illicite de produits stupéfiants en état de récidive légale» conformément aux réquisitions du parquet précise l'AFP.
Le profil du suspect et les circonstances du drame ont par ailleurs suscité plusieurs commentaires polémiques.
«Encore une de ces innombrables [racailles] qui rend notre pays toujours plus anxiogène et plus dangereux», s'est indigné le membre du bureau national du Rassemblement national Jean Messiha sur Twitter. De son côté, le député UDI Meyer Habib voit dans la mort de Mélanie Lemée une victime «de la haine anti-flics».