France

Le maire de Stains mis en demeure de modifier la fresque anti «violences policières»

Le préfet de Seine-Saint-Denis a enjoint le maire de Stains de retirer la référence aux «violences policières» inscrite sur la fresque en hommage à George Floyd et Adama Traoré. L'élu a exprimé son incompréhension et mandaté son avocat Arié Alimi.

Le maire PCF de Stains (Seine-Saint-Denis) Azzédine Taïbi a été mis en demeure par le préfet de Seine-Saint-Denis de modifier la fresque «contre le racisme et les violences policières», a fait savoir l'élu ce 3 juillet, tout en exprimant son incompréhension.

«Monsieur le préfet me met en demeure de supprimer le mot "policières" de la fresque. Cette injonction était celle du syndicat de policiers Alliance. Je ne saisis pas le sens de cette mise en demeure infondée», a déclaré le maire qui a mandaté son avocat Arié Alimi «afin d'étudier les suites à donner au préfet».

Réalisée par un collectif d'artistes locaux et inaugurée il y a plus d'une semaine en présence du maire, cette fresque représente, sur un fond bleu agrémenté de nuages, les visages de George Floyd, Américain noir asphyxié par un policier blanc lors de son interpellation aux Etats-Unis, et d'Adama Traoré, mort en juillet 2016 après son arrestation par les gendarmes à Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise). Une phrase les surplombe : «Contre le racisme et les violences policières». 

Cette fresque avait suscité la colère de certaines organisations policières. A l'appel de l'équipe 93 du syndicat de police Alliance, un rassemblement avait en effet eu lieu le 22 juin devant la préfecture de Seine-Saint-Denis à Bobigny pour contester la mention «contre le racisme et les violences policières» sur la fresque. Une délégation avait été reçue par le préfet. Le même jour, au même endroit et à la même heure, le comité Adama appelait également au rassemblement pour défendre cette œuvre. A l'origine, Alliance 93 avait appelé à se rassembler devant la fresque, dont elle exigeait le retrait, avant de faire évoluer ses revendications, demandant uniquement le retrait de la mention «contre le racisme et les violences policières». Le comité Adama invitait également à se rendre sur les lieux. Cependant, la crainte d'une confrontation avait amené les policiers à changer le lieu de leur rassemblement.

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait estimé le lendemain sur Twitter que la fresque mettait «en scène un amalgame honteux entre racisme, violence et forces de l’ordre» et a soutenu «l'initiative» du préfet de Seine-Saint-Denis.