France

Cayenne : la ministre des Outre-mer prise à partie après une intervention à la radio

En déplacement à Cayenne en Guyane, Annick Girardin a été interpellée par un comité d'accueil très vindicatif alors qu'elle sortait des locaux de la radio Péyi. Ses interlocuteurs lui ont notamment reproché «une mauvaise gestion de crise».

Comme en témoigne une vidéo diffusée en direct sur Facebook par le média France-Guyane, la ministre des Outre-mer Annick Girardin a été interpellée ce 24 juin par des citoyens en colère alors qu'elle sortait des locaux de la radio Péyi, à Cayenne.

Il y a une mauvaise gestion de la crise !

Au sein d'un comité d'accueil visiblement remonté, une femme qui se présente comme «infirmière certifiée en prélèvements Covid-19», est parvenue à exprimer son courroux auprès de la ministre. «J'ai une expérience en réanimation et en urgences, [...] ce qui est stupide c'est que depuis le mois de mars on crie à l'ARS [Agence régionale de santé], il y a une mauvaise gestion de la crise ! Aujourd'hui avec mon CV, je n'ai toujours pas eu un seul appel pour qu'on me demande de faire des prélèvements, de donner de l'aide en hôpital ou en commune alors que je suis disponible», tonne notamment la soignante à son interlocutrice.

On comprend par ailleurs dans cette scène que plusieurs personnes cherchent à obtenir une rencontre avec Annick Girardin, dont les réponses sont difficilement perceptibles dans la clameur générale.

En déplacement éclair en Guyane, la ministre avait annoncé la veille des renforts humains et matériels sur le territoire. «L'Etat sera au rendez-vous» face à une situation qui «s'aggrave», a-t-elle notamment affirmé.

Comme le rapporte l'AFP, la ministre des Outre-mer a ainsi expliqué dans le détail qu'arriveraient des renforts de la Réserve sanitaire et de l'assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP), évoquant 15 respirateurs, du matériel de l'hôpital de campagne projetable de la sécurité civile française (Escrim) pour les patients non-Covid ainsi que la mise à disposition de déxaméthasone, traitement qui réduirait d’un tiers la mortalité chez les malades les plus gravement atteints.

L'ARS comptabilisait le 24 juin 2 593 cas confirmés, 8 décès et 15 patients en réanimation sur ce territoire d'outre-mer maintenu sous état d'urgence sanitaire. Questionnée sur un possible reconfinement, une idée controversée évoquée deux jours plus tôt par Matignon, la ministre n'a pas souhaité trancher.