France

Farida, l'infirmière interpellée, sort de garde à vue : trois chefs d'accusation retenus contre elle

Interpellée sur l'esplanade des Invalides lors de la manifestation parisienne des soignants le 16 juin, l'infirmière ivryenne Farida est sortie de garde à vue. Elle est convoquée en septembre au tribunal correctionnel de Paris.

Son interpellation musclée la veille lors de la manifestation parisienne des soignants avait fait polémique : l'infirmière Farida est sortie de garde à vue ce 17 juin. Elle a néanmoins été convoquée le 25 septembre au tribunal correctionnel de Paris pour trois chefs d'accusation : violences, rébellion et outrage. L'information a été donnée par sa fille lors d'un rassemblement de soutien à la soignante.

«Ma mère a été libérée», a annoncé Imen Mellaz, fille de l'infirmière ivryenne, dont les propos ont été recueillis par la journaliste de RT France Meriem Laribi, présente lors du rassemblement.

Comment une dame, mère de deux enfants, de 51 ans, avec 20 ans de service public, 20 ans de soins exemplaires, comment cette dame a pu en venir là ?

«C'est des mois de colère, des mois de souffrance [...] C'est pas de la justification, c'est un constat objectif : la fatigue de ces derniers mois et de ces dernières années, elle est incroyable», a encore déclaré sa fille, au sujet de sa mère qui avait notamment lancé des projectiles sur les forces de l'ordre. Et Imen Mellaz de s'interroger : «Comment une dame, mère de deux enfants, de 51 ans, avec 20 ans de service public, 20 ans de soins exemplaires, comment cette dame a pu en venir là ?»

Le but «n'est absolument pas de nier certaines des images qui lui sont reprochées [...] on l'a vu littéralement craquer» a déclaré son avocat avant d'ajouter : «ça ne justifie pas l'infraction qui lui est reprochée, mais on peut inviter chacun à la réflexion sur la situation d'une personne qui pendant trois mois s'est engagée très fortement, à travailler plus de 60 heures par semaine. Elle a été malade du Covid-19, elle a vu dans son service de très nombreux patients décéder.»

Une violence abusive, selon ses soutiens

Estimant que son interpellation était disproportionnée, plusieurs personnalités ont fait le déplacement pour soutenir celle qui la veille avait été arrêtée après avoir laissé éclater sa colère sur les forces de l'ordre, en adressant doigts d'honneur et projectiles à celles-ci. 

Au micro de RT France, le policier syndicaliste Noam Anouar s'est exprimé sur l'interpellation de l'infirmière ivryenne, pour laquelle il a estimé qu'il y avait eu une violence abusive. «Je pense que cette personne n'a pas été traitée avec respect, ni point de vue médiatique, ni du point de vue physique», a-t-il en outre affirmé.

Notre journaliste Meriem Laribi a également recueilli les propos de la députée insoumise Danièle Obono qui a rendu visite à la soignante, la veille, au commissariat.

Après une journée de mobilisation nationale qui s'est déroulée dans le calme dans la plupart des villes, soignants, manifestants ou politiques ont déploré que les affrontements entre black blocs et forces de l'ordre à Paris aient fait passer au second plan les revendications de la profession. Eprouvée au sortir de la crise sanitaire mais mobilisée bien avant celle-ci, les soignants réclament en effet davantage de moyens, notamment financiers, pour le secteur de la Santé.