Comme l'avait annoncé le Rassemblement national (RN), Marine Le Pen s'est déplacée à Dijon le 16 juin, afin d'y tenir une conférence sur les intenses violences qui s'y sont récemment déroulées, opposant des bandes armées se réclamant des communautés tchétchène et maghrébine.
Le convoi de la présidente de parti a été la cible d'individus masqués et, pour certains, encapuchonnés, qui ont asséné plusieurs coups de pieds à un des véhicules, selon CNews, images à l'appui. «Des militants sont venus troubler l'arrivée de Marine Le Pen [...] ils s'en sont pris à l'une des voitures du cortège de Marine Le Pen», témoigne en effet la chaîne d'informations. Rien ne permet de dire si Marine Le Pen se trouvait encore dans une des voitures du convoi au moment de ces événements, ou si elle avait déjà rejoint l'hôtel où elle devait tenir sa conférence de presse. En tout état de cause, elle n'a pour l'heure fourni aucune réaction sur les réseaux sociaux à ce sujet.
Selon une journaliste de CNews, «les forces de l'ordre ont mis énormément de temps à arriver, notamment parce qu'elles étaient déjà en place sur une manifestation de Dijon». Les forces de l'ordre ont finalement «dispersé les manifestants au cours de sa conférence», selon la journaliste.
La venue de Marine Le Pen s'inscrivait dans un contexte politique tendu. En amont de l'arrivée de la dirigeante du RN sur place, le maire socialiste de la ville, François Rebsamen, avait en effet déclaré à l'antenne de BFM TV : «Marine Le Pen n'est pas la bienvenue à Dijon.»
Si la scène n'a pas empêché la tenue de la conférence de presse initialement prévue, elle n'a pas manqué de faire réagir plusieurs personnalités politiques du RN sur les réseaux sociaux. «Il n’y a que dans les dictatures où les responsables de l’opposition sont agressé par des nervis. Ces images sont indignes pour la France ! Soutien à Marine Le Pen», a tweeté Philippe Olivier, eurodéputé du groupe Identité et Démocratie.
«S’attaquer à un élu de la Nation, c’est s’attaquer à la France et à la République. J’apporte mon soutien à Marine Le Pen attaquée par ces milices d’extrême-gauche, lâches et caution du pouvoir en place», a encore réagi Andréa Kotarac, passé de la France insoumise au Rassemblement national en août 2019.
Lors de sa conférence de presse, la présidente du RN a plaidé pour «l'expulsion des criminels étrangers, la fermeté judiciaire [ou encore pour] une politique de sécurité».
«Il faut agir maintenant, les Français n'en peuvent plus», a notamment déclaré Marine Le Pen. Dans la soirée, le ministère de l'Intérieur a annoncé à l'AFP qu'il examinerait «systématiquement la possibilité d'expulser» les étrangers qui seraient impliqués dans les violences survenues à Dijon depuis quatre jours, qui ont opposé des Tchétchènes et des membres de la communauté maghrébine.