France

Hausse des contaminations en Meurthe-et-Moselle : le préfet lance l'alerte

Le préfet de Meurthe-et-Moselle a remarqué une forte hausse des contaminations depuis une semaine environ, liée à un relâchement des comportements. En parallèle, des scientifiques pointent le risque accru d'une deuxième vague épidémique en France

«Le taux d'incidence pour la Meurthe-et-Moselle, qui est le nombre de cas positifs pour 100 000 habitants, est passé à plus de 20, alors qu'il est de 4 au niveau national», a alerté le préfet du département Éric Freysselinard lors d'une conférence de presse le 10 juin, rapportée par Lorraine-Actu. Selon lui, cette forte augmentation de cas depuis une semaine peut s'expliquer par une «imprudence dans des moments privés, fêtes des voisins, réunions familiales». 

Si le nombre de cas continue de croître, le préfet n'exclut pas d'envoyer la police faire davantage de contrôles dans des lieux à risques afin de limiter les relâchements. «J'envisage d'envoyer la police nationale, la police municipale, dans les bars, les restaurants, vérifier que les mesures de distanciation, de port du masque par les serveurs soient respectées. J'envisage également de vérifier que les grandes surfaces [...] imposent bien le port du masque», a ainsi déclaré le préfet. 

Le risque d'une seconde vague épidémique en France 

Ces augmentations du nombre de cas sur le territoire français inquiètent de nombreux spécialistes, qui mettent en garde sur le risque d'une deuxième vague de l'épidémie. C'est notamment le cas de l'épidémiologiste Antoine Flahaut, directeur de l'Institut de santé globale de l'université de Genève, au micro de RT France le 12 juin. 

Si le spécialiste rappelle qu'il est extrêmement difficile de prédire les futures évolutions du virus car «on n'a pas d'expérience sur ce coronavirus, on a que des expériences sur la grippe, qui y ressemble le plus, car c'est un virus à transmission respiratoire», il souligne néanmoins que «toutes les pandémies de grippe ont eu deux vagues [...] que ce soit la grippe dite de Hong-Kong en 1969-1970, que ce soit la grande grippe espagnole».

Un redémarrage épidémique déjà observé dans plusieurs régions du globe 

Afin d'étayer ses hypothèses, l'épidémiologiste rappelle que des situations de redémarrage épidémique, c'est à dire le retour d'une forte progression de l'épidémie après une baisse observée, se constatent déjà dans plusieurs régions du monde. «A Djibouti, qui a déconfiné le 18 mai, le 24 mai c'était la grande fête de l'Aïd, probablement il y a eu un certain nombre de contacts qui ont généré des chaînes de transmission à un niveau épidémique et une seconde vague est arrivée. En Arabie saoudite, en Iran également, une seconde vague est aujourd'hui visible». Si le virus semble connaître une décrue en Europe, le spécialiste rappelle qu'aujourd'hui «la situation de la planète n'est pas du tout vers l'élimination : on n'a jamais déclaré autant de cas de coronavirus qu'hier ou que les jours précédents la première semaine de juin».