L'Obs a révélé le 10 juin que l'organisation de lutte contre la corruption Anticor avait signalé l'application StopCovid au procureur de la République après un premier article de l’hebdomadaire publié le 2 juin selon lequel la maintenance et l'hébergement de cette solution informatique pourrait faire l'objet de surfacturation.
Pourtant développée sous la houlette de l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria), avec la participation bénévole d'acteurs privés, l'application coûterait désormais selon une source du magazine de «200 000 à 300 000 euros par mois» en maintenance et hébergement depuis sa mise en ligne. Ce montant, d'après les recherches de l’hebdomadaire, serait nettement supérieur aux tarifs habituels de ce genre de prestations. Ces sommes seraient versées à plusieurs sociétés «en l’occurrence le studio indépendant Lunabee, Capgemini et Outscale, une filiale de Dassault Systèmes», précise l'Obs.
Cédric O avait pourtant argué fin mai dans les colonnes du même titre de presse que le prix de l'application serait «négligeable»et «inférieur à quelques centaines de milliers d’euros par mois». «Il n’y a donc pas d’enjeu de coût financier. D’abord, parce que la santé n’a pas de prix. Ensuite, parce que ce montant est epsilonesque par rapport aux coûts et aux effets délétères évités d’une admission en réanimation par exemple», avait-il alors déclaré.
Faisant valoir que tout projet d'un coût supérieur à 139 000 euros doit faire l'objet d'un appel d'offre, y compris en temps de confinement, ce qui n'a pas été le cas pour StopCovid, Anticor a ainsi demandé à la justice l'ouverture d'une enquête et envisage, à défaut, de porter plainte.