C'est le témoignage de «César», ex-photographe de la police militaire syrienne, qui a déclenché l'ouverture de cette enquête préliminaire française pour crimes contre l'humanité. Ce dernier, qui assure avoir travaillé dans une unité de documentation, a quitté le pays en juillet 2013, en emportant avec lui près de 55 000 photos -réunies sur des cartes mémoires- de corps torturés, assure ainsi L'Express.
«Le rapport César, des milliers de photos insoutenables, authentifiées par de nombreux experts, qui montrent des cadavres torturés et morts de faim dans les prisons du régime- témoigne de la cruauté systématique du régime de Bachar el-Assad» a déclaré Laurent Fabius depuis New-York, où il assiste actuellement à l'Assemblée générale de l'ONU.
Les photos rapportées par «César» avaient été projetées une première fois en mars 2014 à l'Institut du monde arabe. Le photo-reportage était alors destiné à interpeller les instances de l'ONU afin qu'elle ouvre de son côté une enquête. Sur les images, on pouvait ainsi voir des yeux arrachés, des personnes décharnées, et une centaine de cadavres réunis sous un hangar en attente d'être inhumés. Ce reportage était intitulé en anglais, Assad's secret massacres (les massacres secrets d'Assad), rapporte encore L'Express.
Ce sont les enquêteurs de l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité, les génocides et les crimes de guerre qui ont été chargés de mener les investigations. A l'époque, Damas avait qualifié ce rapport de «politique».