Selon la préfecture de police de Paris, la police est intervenue vers 21h le 4 juin au bar Le Saint-Sauveur dans l'est parisien, pour une rixe impliquant une vingtaine d'individus, après l'irruption sur place d'un «groupe armé de matraques et d'aérosols de gaz lacrymogène qui ont dégradé l'intérieur du débit de boisson et agressé des clients».
Un blessé a été pris en charge par les services de secours sans que ses jours ne soient en danger. Selon le journaliste Pierre Plottu, l'assaut a été mené par les Zouaves Paris (héritiers du GUD) et pourrait être une forme de représailles à l'attaque des locaux parisiens de Génération identitaire, début mai, par des militants antifascistes.
«Il y avait sur la place beaucoup de monde, des habitués du bar, des habitants du quartier, des passants, des enfants. Quand, peu après 21h, un groupe d’une vingtaine d’individus a surgi du haut de la rue, armé de manches de pioche et s’est ruée sur les gens attablés», a décrit un responsable du bar dans un communiqué.
«C’est l’extrême-droite radicale, les fachos, qui attaquent. Ils saccagent la terrasse, agressent les gens sur la place sans distinction et inondent de gaz lacrymogène le bar où se sont réfugiées un grand nombre de personnes», a poursuivi l'équipe du bar. «Ce type de tentative d’intimidation ne fait que renforcer nos convictions. Nous continuerons à défendre l'esprit antifasciste de ce quartier», a-t-elle conclu.
Le 5 juin, au lendemain de l'attaque, une poignée de candidats aux municipales et le vice-président du Sénat sont venus «témoigner de leur solidarité» au gérant du bar, saluant tous «l'immédiate réaction des habitants du quartier» suite à l'attaque. Sur une vidéo filmée sur son portable par un témoin et que l'AFP a pu consulter, des habitants encerclent l'un des assaillants, recroquevillé au sol et visiblement blessé.
Des sources policières ont confirmé que les assaillants appartenaient à des groupuscules d'extrême-droite. «L'enquête diligentée par la direction de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne (Dspap) doit permettre de déterminer les circonstances de cette rixe», a-t-on affirmé à la préfecture de police.
Cette attaque s'est produite quasiment sept ans jour pour jour après la mort du militant antifasciste Clément Méric, le 5 juin 2013, lors d'une rixe à Paris entre militants d'extrême gauche et skinheads d'extrême droite.