France

Paris : un policier immobilise un individu en posant le genou sur son cou et suscite la polémique

Une vidéo montrant l'interpellation d'un homme par la police dans le XXe arrondissement de Paris a provoqué un tollé, certains reprochant aux agents l'emploi d'une technique d'immobilisation jugée dangereuse. La préfecture a rejeté ces accusations.

Alors que la mort de George Floyd, tué lors de son interpellation par la police le 25 mai aux Etats-Unis, continue de susciter de vives émotions sur toute la planète, une vidéo mise en ligne le 29 mai sur les réseaux sociaux fait polémique dans l’Hexagone.

La scène se déroule à l’angle de la rue des Fougères et de la rue Léon-Frapié, dans le XXème arrondissement de la capitale. On peut y voir un homme en train d’être maîtrisé par au moins deux agents de la police nationale. L’un d’entre eux pose alors son genou sur le cou de l’homme et reste en position plusieurs secondes, rappelant la scène survenue à Minneapolis et ayant entraîné le décès de cet Afro-américain de 46 ans.

Guettez comment il écrase sa tête !

Menaçant et insultant les agents des forces de l’ordre, le vidéaste fait alors remarquer la dangerosité de la technique employée. «Guettez comment il écrase sa tête !», s’exclame-t-il. Le policier décide alors de retirer son genou du cou de l’homme.

La préfecture dénonce une «mise en cause systématique des policiers»

La séquence a fait réagir l’élue La France insoumise du XXe arrondissement Danielle Simonnet. «Qu’est-ce qui justifie M. le Préfet Lallement que les agents de Police usent d’une telle violence pouvant être mortelle ?», a-t-elle commenté sur Twitter avant de livrer sa version des faits.

«La personne à terre avait été auparavant l’objet d’un contrôle d’identité dont on ignore le motif alors qu’elle était dans une voiture. À peine sortie du véhicule, elle aurait été victime d’une balayette d’un agent de police. À terre, elle a été menottée. Puis la vidéo... Des jeunes présents aux alentours ont ensuite subi les gaz lacrymogènes alors qu’il n’y avait selon les témoignages des présents rien de particuliers le justifiant», a-t-elle également exposé.

«Les jeunes avec qui nous avons échangé semblent résignés. Trop souvent, ils subissent insultes, contrôles, sans les estimer justifiés et bien que conscients que ce n’est pas normal, pour eux ça continuera», a-t-elle encore ajouté.

De son côté, le préfet de police de Paris a fermement contesté ces accusations. «La préfecture de police de Paris dénonce la mise en cause systématique inadmissible des policiers intervenant dans des contextes difficiles avec foule hostile comme ce jeudi [28 mai] dans le XXe pour l’interpellation compliquée d’un individu conduisant sous l’emprise de stupéfiants et d’alcool malgré l’annulation de son permis de conduire», a fait valoir le compte Twitter de la préfecture, ajoutant que l’homme avait également été interpellé pour «outrage» et «rébellion».