France

Paris : un nouveau camp de migrants s'installe au bassin de la Villette

Alors qu'un nouveau camp de migrants s'est installé au bassin de la Villette à Paris, une coalition de 30 associations a déposé le 27 mai une action en référé pour dénoncer l'«inaction politique» et réclamer un «accès à l'eau et à l'hygiène».

Un nouveau campement de migrants composé d'une cinquantaine de tentes s'est formé dans la nuit du 26 au 27 mai sur les quais du bassin de la Villette, quartier très fréquenté de Paris (XIXe), d'après un journaliste de l'AFP.

Le 27 mai au matin, cinquante personnes dont 14 enfants dans des tentes bleues composaient ce camp constitué essentiellement de familles et de femmes originaires d'Afrique subsaharienne, selon l'association d'aide aux migrants Utopia56, qui a rapporté que les 54 tentes étaient toujours en place le 27 mai au matin lorsqu'elle a assuré la distribution de petits-déjeuners. «Il y a eu une vague de mise à l'abri tout au début du confinement mais il y a eu des oubliés, et des gens continuent d'arriver [en France]», a expliqué Florent Boyer, un responsable d'Utopia56.

L'association, qui a assuré des hébergements dans plusieurs lieux comme des paroisses durant le confinement, affirme ne plus pouvoir prendre en charge ces personnes «arrivées juste avant le confinement», notamment parce que ces locaux ne sont plus disponibles depuis la réouverture des lieux de culte.

La préfecture de la région Ile-de-France (Prif) a indiqué à l'AFP que ces personnes «seront prises en charge, comme cela a été le cas les dernières semaines» lors d'opérations de mise à l'abri, rappelant qu'environ 12 000 places d'hébergement d'urgence avaient été débloquées durant la crise sanitaire.

Une trentaine d'associations dénoncent l'«inaction politique» 

Par ailleurs, quelque 200 exilés répartis dans environ 120 tentes vivent dans des conditions «indignes» le long du canal Saint-Denis tout proche, dénonce Utopia56, qui fait partie d'une coalition de 30 associations et collectifs qui ont déposé le 27 mai une action en référé au tribunal administratif de Montreuil, en banlieue parisienne.

Ces organisations, dont Médecins du Monde, la Ligue des droits de l'Homme ou encore le Groupe d'information et de soutien des immigrés (Gisti), dénoncent dans un communiqué commun l'«inaction politique» de la Prif, la préfecture de la Seine-Saint-Denis ou encore des villes d'Aubervilliers et Saint-Denis. Elles réclament en particulier un «accès à l'eau et à l'hygiène, une mise à l'abri inconditionnelle et l'arrêt des démantèlements sauvages pour les exilés», qui subissent selon elles une «pression policière» avec des «destructions de tentes».

Ces «carences» des autorités constituent des «atteintes graves et manifestement illégales à plusieurs libertés fondamentales» car elles placent les exilés dans un «dénuement total», jugent encore les requérants dans le référé-liberté consulté par l'AFP.