France

«Ils m'ont traité de sale nègre» : Théo Luhaka se met au rap pour un projet avec SOS Racisme

Blessé lors d'un contrôle de police en 2017 – lors duquel il accuse les forces de l'ordre de lui avoir pénétré l'anus avec une matraque télescopique – Théo s'apprête à sortir un album de rap dont les recettes devraient servir un projet associatif.

Un peu plus de trois ans après un contrôle policier à Aulnay-sous-Bois lors duquel il avait été grièvement blessé, Théodore Luhaka s'est lancé dans l'écriture de morceaux de rap. Celui qui avait reçu une visite de soutien du président de la République de l'époque, François Hollande, à son chevet d'hôpital, avant d'être dans le collimateur de la justice pour une affaire d'«escroquerie en bande organisée», prévoit la sortie de son album pour le mois de juin. Il devrait servir à financer, comme l'a rapporté le 26 mai Le Parisien, un projet associatif que Théo mène avec l'association très critiquée SOS Racisme.

Ils m'ont traité de voleur, menteur, fraudeur, ils m'ont traité de sale nègre, de dealer, ils ont sali ma famille, nous ont condamnés au pire

Entre autres thèmes abordés dans ses textes, le jeune aulnaysien revient sur son quotidien depuis les blessures physiques qu'il a subies, décrivant son état d'esprit face aux événements qui ont suivi. «J'remercie les vrais en temps de crise, maintenant c'est la "remontada", tu connais l'objectif, faites passer ce massage à ceux qui m'ont trahi», raconte-il par exemple dans l'un de ses morceaux, cité par le quotidien francilien. «Ils oublient ce que j'ai subi parce que je souris, ils m'ont traité de voleur, menteur, fraudeur, ils m'ont traité de sale nègre, de dealer, ils ont sali ma famille, nous ont condamnés au pire», écrit-il encore.

Le Parisien fait état d'un homme encore en proie à des séquelles très éprouvantes du fait de ses blessures. «Très amaigri» depuis 2017, Théo Luhaka aurait alors passé des nuits d'insomnie à «gratter des textes». L'épisode aura sans nul doute chamboulé le quotidien de l'aulnaysien qui souffre aujourd'hui d'incontinence permanente. «S'il a retiré sa poche de stomie (posée juste après les faits, elle lui permet l'évacuation des selles), il sait qu'il sera amené à la remettre», relate encore l'article qui lui est consacré.