France

«Pas des médailles mais des moyens» : rassemblement devant l'hôpital Tenon à Paris

Quelques dizaines de personnes – bravant les restrictions légales – se sont rassemblées devant l'hôpital Tenon à Paris ce 20 mai. Elles entendaient dénoncer la situation de l'hôpital public et demander au gouvernement davantage de moyens.

Ce 20 mai, plusieurs dizaines de personnes ont bravé l'interdiction de se rassembler à plus de dix personnes dans l'espace public en temps de déconfinement, afin de protester contre la situation de l'hôpital public, qui manque cruellement de moyens selon les manifestants, principalement des personnels soignants.

«Hausse des embauches, hausse des salaires, hausse des lits» pouvait-on lire sur une banderole accrochée devant l'établissement ; «du fric + des postes pour l'hôpital» sur une autre brandie par deux manifestantes, alors qu'une autre pancarte réclamait : «C'est pas des médailles qu'il nous faut mais des moyens.»

«Ils prévoient un tsunami de licenciements, dans le privé mais aussi dans le public. [...] Nous savons pertinemment que même ce qui est promis pour l’hôpital risque aussi de passer aux oubliettes, parce que de toute manière, dans deux ou trois mois, on nous dira qu’il n’y a plus de pognon», s'est indigné une infirmière, interrogée par RT France.

«Les personnels qui sont très épuisés sont également très en colère. Les mesures prises concernant la santé en France sont tellement insuffisantes. [...] Nous ce qu’on demande, c’est pas une prime de 1 500 euros, c’est pas des médailles, nous on veut que le point d’indice soit revalorisé et qu’il y ait une augmentation des salaires de 400 euros par mois».

Venue apporter son soutien aux manifestants, l'élue parisienne insoumise Danielle Simonnet en a profité pour souligner la situation dans les territoires d'Outre-mer : «Sur les territoires de la République, nous n’avons pas les services publics de la république. Ça veut dire quoi? Que ce sont des sous-territoires ? Il y a un mépris inacceptable.»

A l'issue du Conseil des ministres ce même jour, Olivier Véran s'est voulu rassurant, espérant aboutir «au plus tard mi-juillet» sur le plan promis pour l'hôpital – le «Ségur de la santé» – dont les négociations avec les syndicats commenceront dès la semaine prochaine.

Au menu : des hausses de salaires pour les soignants, a assuré Olivier Véran, mais aussi des réorganisations et un allègement du «carcan qui empêchent ceux qui le souhaitent de travailler davantage» – autrement dit, selon l'AFP, un assouplissement des 35 heures. Sur la réforme hospitalière, «nous n'avons été ni assez vite ni assez fort», a-t-il déclaré, critiquant à mots couverts les plans d'Agnès Buzyn, l'ex-ministre de la Santé.