Rouge, pour les musulmans et les juifs. Jaune, pour les végétariens. A la cantine de l'école primaire du quartier de la Piedalloues à Auxerre, c'est comme cela que l'on pouvait reconnaître les enfants qui ne mangeaient pas de porc et ceux qui ne mangeaient pas de viande. Une initiative qui a créé un véritable malaise dans la ville.
«C'est révoltant. Cela nous rappelle les heures les plus sombres. De telles pratiques ne sont pas acceptables» a tancé la conseillère de quartier, Malika Ounes qui a été la première à interpeller la mairie, avant d'ajouter «personne n'a le droit d'imposer cela aux enfants». Même colère chez les parents des bambins concernés, qui ont les tous été retirés prestement de la cantine.
Du côté de la commune, même si on reconnaît une faute, on plaide en faveur d'«une initiative malheureuse» et non d'une stigmatisation volontaire des petits musulmans et juifs. «C'était une initiative isolée [seuls 18 élèves sur 1500 étaient concernés] maladroite et malheureuse qui n'a duré qu'une seule journée. Ce système a été mis en place par le personnel de la cantine, sans informer les autorités locales, qui y ont immédiatement mis fin», a expliqué le porte-parole de la mairie d'Auxerre, Christian Sautier.
La question des menus sans porc ou menus casher dans les cantines scolaires a enflammé la fin de l'été en France. La question de la laïcité dans les assiettes des restaurants scolaires attisent régulièrement les passions en France.