Le gouvernement supprime son service «Désinfox CORONAVIRUS», critiqué par de nombreuses rédactions

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Une plateforme en ligne gouvernementale, recensant des articles de «fact-checking» tirés de la presse à propos du coronavirus, avait suscité l'indignation de nombreuses rédactions. Franck Riester a annoncé sa suppression.

Le nouveau projet gouvernemental de fact-checking, «Désinfox CORONAVIRUS», aura fait long feu. «Le gouvernement a pris la décision de retirer cette page du site du gouvernement. J’en profite pour saluer le travail remarquable des journalistes pendant la crise», a déclaré le ministre de la Culture, Franck Riester, selon des propos rapportés par une journaliste de France 2 et France Ô ce 5 mai – soit moins d'une semaine après le lancement de la plateforme en question.

Cette initiative (émanant du Service d'information du gouvernement, SIG) «ne représentait évidemment pas un objectif de tri d'articles ou d'informations», selon le ministre, qui répondait à l'Assemblée nationale à une question de la députée Frédérique Dumas (Libertés et Territoires, ex-LREM). «Pour autant, je peux comprendre les inquiétudes qui ont été suscitées par ce service dans les rédactions, parce qu'il ne s'agit pas absolument pas pour l'Etat de labelliser les médias ou d'orienter le choix des Français vers tel ou tel média», a poursuivi Franck Riester, ajoutant que dès lors, «le gouvernement a[vait] pris la décision de retirer cette page du site du gouvernement».

De fait, la page web en question ne comporte plus la liste, tant critiquée, d'articles de presse sélectionnés par les autorités.

Les rédactions dénonçaient un «mélange des genres délétère»

Dévoilé le 30 avril par Sibeth Ndiaye l'espace «Désinfox CORONAVIRUS», visait à lutter contre la désinformation en temps de crise sanitaire. Il se proposait de donner «accès aux articles de médias français luttant, dans le cadre de la crise sanitaire, contre la désinformation». «Pour se protéger et protéger les autres, il est nécessaire de se référer à des sources d’informations sûres et vérifiées», faisait valoir le site du gouvernement, qui listait des articles tirés de divers médias.

L’Etat n’est pas l’arbitre de l’information

L'initiative gouvernementale avait suscité une vague d'indignation notamment dans le monde journalistique, particulièrement concerné. Dans une tribune publiée sur Mediapart et intitulée : «L’Etat n’est pas l’arbitre de l’information», une trentaine de rédactions demandaient la suppression de cette plateforme en ligne. Figuraient parmi les signataires, les SDJ et SDR de BFMTV, Europe 1, L’Express, Le Figaro, France 2, France 3 National, France Info, Libération, Le Monde, L’Obs, Le Parisien, RFI, RMC ou encore RTL.

«En distinguant tel ou tel article sur son site, le gouvernement donne l’impression, dans un mélange des genres délétère, de labelliser la production de certains médias», s'inquiétaient les auteurs de la tribune, qui comparaient une telle initiative de l'Etat à «un imprimatur», terme remontant au XVIe siècle qui désigne l'autorisation de publier un contenu après son examen par l'autorité religieuse. «Imprimatur que l'Etat n’a pourtant aucune légitimité à délivrer dans un pays où la liberté de la presse est une liberté fondamentale», pouvait-on lire encore dans le texte. Enfin, selon les rédactions à l'initiative de cette tribune, «le pouvoir actuel démontr[ait], une fois encore, la défiance qu’il nourrit à l’endroit d’une presse libre et plurielle».

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