Etendre les restaurants sur l'espace public : une solution pour faciliter la reprise future de leur activité et respecter la distanciation sociale ? C'est l'idée que suggère Anne Hidalgo, dans un entretien au Parisien, le 4 mai.
La maire de Paris développe, dans les colonnes du quotidien francilien, les grands axes de son projet conernant le déconfinement de la capitale. Le devenir des cafés, bars et restaurants, particulièrement pénalisés financièrement par la crise sanitaire, est bien sûr évoqué. Les interrogations restent entière sur la date et les conditions de réouverture de ces établissements en France : Edouard Philippe a récemment déclaré qu'il faudrait attendre fin mai, pour savoir s'ils pourront rouvrir «à partir du 2 juin».
Après avoir suggéré que «si le déconfinement, début juin, se passe bien», les restaurants pourraient rouvrir ce mois-là, Anne Hidalgo développe des pistes pour aider à cette réouverture.
Des rues entières pourraient leur être réservées à titre gratuit
«Nous allons faire en sorte qu'ils puissent s'élargir sur l'espace public afin de pouvoir travailler dans des conditions sanitaires satisfaisantes. Et ce, jusqu'en septembre», déclare-t-elle au Parisien. Et de poursuivre : «Des rues entières pourraient leur être réservées à titre gratuit. Pour ceux qui voudraient occuper des places de stationnement, un système de formalités déclaratives avec une autorisation gratuite à la clé va être mis en place.»
L'édile de la capitale a également évoqué un dispositif «zéro taxe», «notamment pour les bars et les restaurants». «Ils se verront exonérés des droits de voirie, des taxes sur les étalages ou les terrasses» pour une aide totale de plus de 10 millions d'euros, a-t-elle confié au Parisien. Elle précise aussi que «la redevance spéciale pour les déchets non ménagers sera [...] supprimée».
Masques, écoles : des défis de taille pour Paris
Transports, école, retour au travail : outre les restaurants, les défis sont nombreux pour une des capitales les plus densément peuplées d'Europe, placée en zone épidémique «rouge» selon la carte provoisoire du déconfinement de la France.
Les écoles doivent êtres désinfectées d'ici la rentrée. Les élèves doivent y retourner le 14 mai, trois jours après les enseignants, le temps de tout organiser. Priorité est donnée aux enfants de la grande section de maternelle, CP et CM2. Les enfants de personnels en première ligne dans la lutte contre la pandémie et indispensables à la reprise de la vie économique (instituteurs, agents de la ville, de la RATP, de la SNCF,...) seront prioritaires, tout comme les enfants en situation fragile. «On estime qu'on devrait accueillir grosso modo pas plus de 15% des élèves», avance Anne Hidalgo dans le Parisien.
Dans l'opposition, la candidate Les Républicains (LR) à la mairie de Paris, Rachida Dati, dénonce l'«arbitraire» ainsi instauré. David Belliard (EELV) juge quant à lui le retour à l'école dans la capitale «prématuré», convaincu qu'«avec les écoles, on a un risque de faire des clusters».
Autre défi à relever : donner accès aux masques aux Parisiens. Anne Hidalgo a encore annoncé que «500 000 masques en tissu seront proposés dès cette semaine» aux plus de 70 ans, et distribués par les mairies d'arrondissement. Et d'autres «arriveront à partir du 7 mai dans les pharmacies» pour les quelque deux millions de Parisiens, qui devront se doter d'un document officiel sur le site de la Ville pour le retirer gratuitement.