France

Après une nuit d'émeutes à Mayotte, Marine Le Pen réclame l'envoi de troupes

Mamoudzou a été le théâtre d'affrontements nocturnes entre les forces de l'ordre et des personnes refusant de respecter le couvre-feu, mis en place à Mayotte du fait de la pandémie. Marine Le Pen réclame l'envoi de militaires et d'un navire-hôpital.

Dans la nuit du 2 au 3 mai, les forces de l'ordre sont intervenues pour disperser un rassemblement de «murengué» (boxe traditionnelle mahoraise) de près de 400 personnes des quartiers de Tsoundzou et Doujani, dans le sud de la commune de Mamoudzou à Mayotte. Les affrontements ont duré près de six heures avec des jeunes qui refusaient de suivre le couvre-feu instauré depuis le début de l'épidémie de Covid-19.

Un mineur a été placé en garde vue et neuf gendarmes et un policier ont été blessés, selon une source policière citée par l'AFP. Du mobilier urbain a été brûlé et une supérette a été pillée.

Des incidents similaires avaient éclaté le 23 février au nord de la commune de Mamoudzou, à Kawéni.

Les élus de Mamoudzou, qui avaient préféré ne pas réprimer ce genre de rassemblements depuis le début du confinement, en privilégiant la pédagogie et la médiation auprès des parents du quartier, ont décidé cette fois de saisir la justice. «Dès lundi [4 mai], on saisit le procureur de la République et l’on va engager la responsabilité pénale des parents pour le mobilier urbain dégradé», a affirmé Nassuf Eddine Darouèche, conseiller municipal de la ville de Mamoudzou chargé de la sécurité.

Le coronavirus circule «activement» à Mayotte, selon des propos tenus, le 4 mai, par le Premier ministre Edouard Philippe, qui a annoncé ce même jour que le déconfinement était «reporté» dans ce territoire français de l'océan Indien. Selon le dernier bilan communiqué par l'ARS le 3 mai, Mayotte compte 650 malades confirmés et six morts.

Le député LR de Mayotte et Marine Le Pen montent au créneau

Dans un communiqué, le député Les Républicains (LR) de Mayotte Mansour Kamardine a dénoncé «la multiplication des vols en bande organisée et le retour du phénomène de bandes violentes sur la voie publique». Il a également déploré «l'organisation de rassemblements en contravention avec la réglementation sanitaire se multiplie, notamment lors de murengués, participant à la propagation de l’épidémie de coronavirus, sapant l’autorité de l’Etat, servant de prétexte à des heurts avec les forces de l’ordre et de moyens de planification de pillages».

Partant, Mansour Kamardine a réclamé le renfort «sans délai des effectifs de forces de l’ordre pour prévenir le risque qu’une crise sécuritaire s’ajoute à la crise sanitaire et humanitaire», soulignant qu'il manquait «plusieurs centaines de policiers et gendarmes» dans l'île, puisque les force de l'ordre sont «calibrées sur la population administrative officielle [environ 260 000] et non la population réelle [qu'il estime à 400 000 avec la population clandestine]».

Par ailleurs, la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen a alors réclamé ce 4 mai que l'Etat envoie «des troupes pour rétablir l'ordre» à Mayotte. La chef de parti demande également l'envoi d'un «bateau-hôpital» pour faire face à l'épidémie de Covid-19.

«Emeutes de clandestins, aggravation de l'épidémie de COVID19 à Mayotte... l’Etat doit réagir d’urgence ! Envoyer des troupes pour rétablir l’ordre et faire revenir un bateau-hôpital pour éviter un dérapage incontrôlé de la situation !», a ainsi écrit sur Twitter Marine Le Pen.