France

La France exclut une quarantaine pour les personnes venant de l'UE, espace Schengen et Royaume-Uni

L'Elysée a annoncé que les personnes arrivant en France en provenance de l'UE, de l'espace Schengen et du Royaume-Uni ne seraient pas concernées par la mesure de quarantaine nationale dont les modalités seront précisées dans les prochains jours.

La France n'imposera pas de quarantaine à «toute personne, quelle que soit sa nationalité, en provenance de l'Union européenne, de la zone Schengen ou du Royaume-Uni». C'est ce qu'a annoncé le 3 mai l'Elysée, cité par l'AFP.

La veille, le ministre de la Santé Olivier Véran avait affirmé que les mesures de quarantaine, prévues dans le projet de loi de prolongation de l'état d'urgence sanitaire, s'appliqueraient «aux personnes entrant sur le territoire national ou arrivant dans un territoire d'Outre-mer».

Pour les autres cas, comme celui de Français ou Européens arrivant d'une autre zone que l'UE, l'espace Schengen ou le Royaume-Uni, l'Elysée a fait savoir que les modalités seraient précisées par le Quai d'Orsay «dans les prochains jours».

L'annonce de l'Elysée sur l'exonération de quarantaine pour la catégorie de citoyens susmentionnée intervient un peu plus d'un mois après que la Commission européenne a appelé les pays membres à favoriser la circulation des «travailleurs mobiles» au sein de «l'Union». Ursula Von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, avait alors mis en garde les gouvernements de l'UE sur «la mise en place des contrôles aux frontières intérieures».

Eviter la «fin de l'espace Schengen» ?

L'information n'a pas tardé à faire réagir éditorialistes et personnalités politiques sur les réseaux sociaux. «Si une telle quarantaine avait été imposée c’était stupide médicalement, de nombreux pays étant moins touchés que la France, stupide économiquement, la France se retrouvant isolée [...] ça aurait signifié la fin de Schengen, fort pour un président "européen", [ça] aurait interdit le fonctionnement des institutions européennes pour les Français et condamné Strasbourg comme siège du Parlement», a par exemple développé dans une série de tweets le journaliste militant Jean Quatremer, visiblement rassuré quant à la position finalement adoptée par l'Elysée.

A l'inverse, Jack Dion, journaliste politique et éditorialiste chez Marianne, s'est pour sa part montré circonspect, s'inquiétant du fait que «des personnes en provenance des pays les plus touchés par le Covid-19 seront exonérées de quarantaine afin de faire la différence entre les bons voyageurs (ceux en provenance de l’UE) et les mauvais (tous les autres)».

Sur la scène politique, les réactions ne se sont pas fait attendre au sein de la mouvance souverainiste de droite. L'eurodéputé RN Jordan Bardella a par exemple fustigé, sur Twitter encore, un «entêtement criminel». Et le vice-président du Rassemblement national de s'interroger en ces termes : «Combien leur faudra-t-il de morts, combien leur faudra-t-il de Français mis sur le carreau par le cataclysme économique qui se profile, pour qu'ils mettent enfin en veilleuse leur fanatisme anti-frontières ?»

Le député de l'Essonne Nicolas Dupont-Aignan a pour sa part dénoncé «une décision irresponsable et dangereuse» d'un chef d'Etat «aveuglé par son idéologie européiste».