Le Premier ministre Edouard Philippe doit présenter aux députés, le 28 avril à 15h, «la stratégie nationale de déconfinement» couvrant «la santé (masques, tests, isolement...), l’école, le travail, les commerces, les transports et les rassemblements», énumère-t-il dans une série de tweets.
«Nous présenterons ensuite cette stratégie sur les enjeux prioritaires du déconfinement aux associations d’élus locaux et aux partenaires sociaux, pour que s’engage une période de co-construction du plan national et de ses déclinaisons territoriales», promet-il, en soulignant aussi qu'il veille à «respecter le contrôle du Parlement».
«Le "débat" sur le plan de déconfinement est annoncé samedi soir [25 avril], avancé d'une semaine. Il sera détaillé 24 heures avant le vote en bloc. Les robots LREM voteront comme des automates. Telle est la monarchie macroniste», a aussitôt critiqué dans un tweet Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), tandis que le dirigeant communiste Fabien Roussel regrettait l'absence d'un «vrai travail du Parlement sur le déconfinement, en prenant le temps d’auditionner, d’écouter».
La déclaration prévue le 28 avril sera groupée avec celle, déjà prévue le même jour, portant sur le traçage et l'application StopCovid.
«Ce sera un vote unique sur le déconfinement, tracking inclus», s'insurge le dirigeant socialiste Olivier Faure : «Silence exigé dans les rangs LREM ! Et le plan sera connu le 28 avril au matin pour un vote dans la foulée. Ainsi va la démocratie au temps du Macronisme !»
La concomitance des deux débats est également jugée «troublante» par la députée La République en marche Martine Wonner, qui a écrit en ce sens au président de l'Assemblée Richard Ferrand.
«Comment le législateur peut-il se prononcer en sérénité sur un plan de déconfinement – fondamental pour les mois à venir – alors qu’il ne le découvrira que quelques minutes avant le vote ?», interroge l'élue alsacienne dans un courrier rendu public sur Twitter, en réclamant que le vote sur le plan de déconfinement soit repoussé plus tard dans la semaine.
Le député LREM Aurélien Taché a également contesté la méthode. Il considère ainsi qu'«un vote unique sur le plan déconfinement (et donc sans possibilité de se prononcer sur le traçage numérique en tant que tel) et avec un nombre aussi réduit de députés, ne correspond pas, au regard des enjeux, à un niveau de démocratie parlementaire suffisant».
Le confinement est en vigueur en France depuis mi-mars pour bloquer la propagation du coronavirus qui, selon le dernier bilan, a fait depuis le 1er mars 22 614 morts dans le pays, dont 369 décès recensés sur les dernières 24 heures.