Eau, téléphone, mutuelle, assurance automobile… les factures continuent de tomber malgré la paralysie de l'économie due au confinement. Pour Céline, gestionnaire dans un centre de formation de secourisme, placée au chômage partiel, la perte d'un tiers de son salaire est une épreuve. Avec désormais 1000 euros de revenu mensuel elle se demande si elle va bien pouvoir payer sa plus grande dépense, à savoir son loyer de 650 euros. «Si on ne touche pas de salaire on ne peut pas payer toutes les charges», explique-t-elle, interrogée par RT France. «Encore une fois, je pense qu’on demande des efforts à tout le monde donc ce serait logique qu’il y ait une suspension des loyers pendant la période du confinement. Et au-delà s’il le faut, jusqu’à la reprise de l’activité».
Depuis le début de la crise sanitaire des voix s’élèvent pour demander des mesures d’aides aux locataires, l’association Droit au logement invite l’État à s’inspirer de ses voisins européens et à mettre en place un moratoire sur les loyers. Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de cette association s'indigne : «Chômage partiel, loyer partiel. Zéro revenu, zéro loyer. C’est ça qu’il faut mettre en place aujourd’hui pour les locataires parce que les gens sont angoissés. Comment vont-ils faire à la fin du mois ? Il y a plein de pays qui ont pris des mesures. L’Espagne suspend le paiement des loyers, l’Allemagne également suspend l’obligation de payer les loyers... Voilà, on a un certain nombre de pays qui prennent des mesures et il y en a plein d’autres qui prennent des mesures en faveur des locataires, des habitants, pour ne pas qu’ils se retrouvent à la rue.»
L’institut des recherches économiques et sociales (IRES) estime que 2,5 millions de ménages connaissent actuellement des difficultés pour payer leurs loyers ou leurs prêts immobiliers. Pour l’heure, le gouvernement ne prévoit ni suspension, ni report du paiement des loyers, les expulsions locatives sont cependant interdites jusqu’au 31 mai.
Aurélien Taché, député LREM du Val-d'Oise et président du Conseil national de l'habitat, a d'ailleurs formulé le 22 avril 15 propositions pour une politique du logement s'appuyant sur le principe de «zéro expulsion», plaidant en faveur de mesures d'urgence face à la crise du coronavirus et des réponses «pérennes» au mal-logement.
Le député estime qu'«à la fin du confinement, l'accès ou le maintien dans un logement décent sera sans doute la première des priorités».