Le quotidien Le Parisien a présenté ce 5 avril des excuses pour sa une consacrée à des personnalités qui «racontent le monde d'après» mettant exclusivement en avant des hommes. Un choix qui a valu au journal de nombreuses critiques.
«Il s'agit là d'une maladresse qui n'illustre en rien la ligne éditoriale du Parisien [...] Cette erreur est pour nous un rappel à l'ordre et à la vigilance. Elle restera comme une des pierres du "monde d'après" que nous voulons continuer de construire avec vous», a ainsi écrit sur Twitter Stéphane Albouy, directeur des rédactions du Parisien.
La veille au soir, le quotidien francilien avait annoncé la une de son édition dominicale sur laquelle figuraient les portraits de quatre personnalités et experts, tous masculins : le climatologue Jean Jouzel, le commissaire européen Thierry Breton, le politologue Yascha Mounk et le généticien Axel Kahn. L'absence d'une ou plusieurs femmes pour illustrer cette édition du Parisien avait fait réagir plusieurs personnalités sur les réseaux sociaux, reprochant au journal une forme de sexisme mais également un manque de diversité dans les origines et les statuts socio-professionnels des quatre experts.
«Encore des vieux mecs blancs», «Bien ou bien ?»
«Si le monde d’après c’est encore des vieux mecs blancs, peut-être que c’est comme les séries où on te dit qu’il faut attendre la saison 3 pour que ça démarre vraiment», a par exemple réagi la dessinatrice humoristique Pénélope Bagieu.
«Je n’ai pas hâte de vivre dans ce "monde d’après" ! Visiblement un monde où la moitié de l’humanité n’est pas prise en compte ! Ça va les mecs ? Bien ou bien ?», a pour sa part commenté la journaliste Leïla Kaddour.
«Quatre hommes interviennent aujourd’hui, quatre femmes interviendront-elles demain ? La crise sanitaire ne doit pas se traduire par un recul de l’égalité», a encore estimé le député LREM du Val-de-Marne Guillaume Gouffier-Cha.
De son côté, comme le rapporte l'AFP, le collectif des femmes journalistes du Parisien a estimé que ce faux pas était «une vraie claque» et «un regrettable retour en arrière» pour tous ceux qui se battent pour la parité et une meilleure visibilité des femmes expertes dans les médias.