Le Covid-19 a poussé le gouvernement a bousculer le calendrier et la forme du baccalauréat. Dans une intervention le 3 avril, Jean-Michel Blanquer a ainsi annoncé un examen qui reposera, cette année, quasi intégralement sur le contrôle continu.
Il en ira de même pour les épreuves du brevet des collèges pour les élèves de troisième. Seul l'oral de français est maintenu pour les élèves de première qui passent le bac français. «C'est la solution la plus simple, la plus sûre et la plus juste», a estimé le ministre de l'Education nationale, qui a également assuré que «tous les élèves [auraient] cours jusqu'au 4 juillet», à partir du moment où un retour à la normale est possible avant cela. Pour gommer les inégalités, Jean-Michel Blanquer a mis en avant les jurys d’harmonisation qui étudieront tous les livrets scolaires à la fin de la période scolaire.
Satisfait, le coprésident de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE), Rodrigo Arenas a assuré sur BFM TV ce 3 avril : «C'est la meilleure des solutions dans cette situation de tenir compte du contrôle continu où sur lesquelles il y a eu des évaluations faites par les enseignants. C'est un moyen aussi de valoriser le travail qui a été fait par les élèves mais aussi celui des enseignants.» Il demande également à ce que les commissions d'harmonisation soient «bienveillantes» à l'égard des élèves.
Les syndicats d'enseignants se réjouissent d'ailleurs globalement. «Le recours au contrôle continu dans le contexte exceptionnel actuel se comprend dans la mesure où il reste circonscrit à cette session uniquement. Une priorité : la santé des élèves et des personnels», a déclaré l'organisation majoritaire Snes-FSU sur Twitter.
«Par cette décision, le ministre montre qu'il a écouté et entendu les organisations syndicales représentatives», s'est félicité auprès de l'AFP, Jean-Rémi Girard, président du Snalc, syndicat du secondaire.
«Le ministre a fait de bons choix, pour sécuriser les élèves : car s'il reste du temps disponible une fois le confinement levé, cela sera consacré à leurs apprentissages et non aux examens, c'est très bien afin de rattraper un peu le temps perdu», a pour sa part expliqué à l'AFP Stéphane Crochet, secrétaire général du syndicat SE-Unsa.
Face à cette satisfaction générale, peu contestent le choix du ministère. La voix la plus expressive serait peut-être celle du vice-président du syndicat Action et démocratie (CFE-CGC), René Chiche. Il dévoile ainsi une inquiétude : «Ce sont bien les principes fondamentaux de l’examen du baccalauréat que le projet de décret remet gravement en cause en introduisant le contrôle continu et la prise en compte des bulletins scolaires dans l’obtention du diplôme du baccalauréat.»
Peu avant les annonces de Jean-Michel Blanquer, le vice-président de l’Union nationale lycéenne Mathieu Devlaminck craignait auHuffPost le fait que «ce baccalauréat [ait] beaucoup de mal à avoir la même valeur que les autres».