Le préfet de police de Paris Didier Lallement a tenu des propos pour le moins hasardeux – et non moins polémiques – ce 3 avril sur BFM TV, livrant une analyse très personnelle sur les raisons qui font que des patients atteints du coronavirus se trouvent dans un état grave.
«Ceux qui sont aujourd'hui hospitalisés, ceux qu'on trouve dans les réanimations, ce sont ceux qui au début du confinement ne l'ont pas respecté. C'est très simple. Il y a une corrélation très simple», a-t-il soutenu, sur la chaîne d'information.
Si Didier Lallement était sûr de son fait au micro de BFM TV, le gouvernement n'a pourtant pas tardé à réagir, voyant la tempête se lever sur les réseaux sociaux. Selon un journaliste du Monde, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a pris son téléphone pour lui demander de s'excuser. Résultat, la préfecture de police de Paris a publié un communiqué expliquant que Didier Lallement regrettait ses propos, et soutenant que l'intention de ce dernier n'était «pas d'établir un lien direct entre le non-respect des consignes sanitaires et la présence de malades en réanimation».
«Ces propos troublent le message d'unité, de solidarité et de fraternité dans l'épreuve que j'ai voulu placer au cœur de mon action à la préfecture dans la gestion de cette crise», a par la suite déclaré le préfet de Paris, présentant ses excuses «à tous ceux [qu'il avait] pu heurter».
Une sortie d'autant plus mal venue que la police nationale a fait part le jour-même du décès à 54 ans de Saïd M'Limi, un policier affecté à la direction centrale du recrutement et de la formation. Selon le syndicaliste Noam Anouar, Saïd M'Limi, atteint du coronavirus, venait d'être admis en réanimation mais n'a pu être sauvé.