Répondre aux besoins de l’urgence sanitaire, c'est l'objectif que s'est fixé l'entreprise spécialisée en fabrication d'imprimantes 3D, Dagoma. Depuis quelques jours, la société roubaisienne a totalement changé sa ligne de production habituelle. Elle mobilise désormais toute son usine pour élaborer des visières de sécurité. «C’est notre outil de production qu’on a mis au service [de la lutte contre le] Covid-19 aujourd’hui, et au service des gens qui ont besoin de se protéger. Chez Dagoma, depuis maintenant quelques jours on produit plus de mille visières par jour, et on va augmenter encore la cadence de production pour arriver à 20 000 visières par semaine» se réjouit Matthieu Regnier, directeur général de Dagoma.
Dagoma vend ses visières à prix coûtant, à moins de 2 euros l’unité, une manière pour l’entreprise nordiste de participer à l’effort collectif. Les commandes sont passées par des hôpitaux, des cliniques, des pharmacies ou encore des entreprises au contact de clients qui ont besoin de se protéger ou de protéger leurs salariés. Et si le produit n’est pas homologué, c’est la stratégie du «mieux que rien», approuvée par des équipes médicales, qui est mise en avant.
Selon Matthieu Regnier, «Cette visière n’est pas du tout homologuée et ne le sera pas. C’est une visière de protection, c’est un moindre mal [...] Mais ce n’est en aucun cas un matériel médical homologué. Pourquoi ? Parce que les composants que nous utilisons ne sont pas des composants de grade médical. Néanmoins c’est une visière absolument fonctionnelle et pour en avoir discuté avec beaucoup de médecins, c’est mieux de se protéger que de ne rien avoir».
D'autres pays voient leurs industriels s'engager contre la crise du coronavirus. C'est le cas de l'Espagne, qui fabrique elle aussi des visières de protection, ou encore de la République tchèque avec l'entreprise automobile nationale Sköda, où 60 appareils respiratoires et près de 500 masques FFP3 sortent de ses usines chaque jour, toujours grâce à des imprimantes 3D.