France

Covid-19 : des migrants envoyés ramasser des fruits et légumes chez les maraîchers de Seine-et-Marne

La préfecture de Seine-et-Marne (Ile-de-France) a fait savoir qu'une cinquantaine de demandeurs d'asile volontaires allaient prêter main-forte aux maraîchers du département pour pallier le manque de travailleurs saisonniers en raison du Covid-19.

«Main d’œuvre saisonnière, les réfugiés en renfort !», c'est le titre du communiqué publié le 30 mars par le préfet de Seine-et-Marne annonçant que 56 demandeurs d'asile allaient, sur la base du volontariat, être employés à «combler le manque de main-d'œuvre» saisonnière des maraîchers du département.

En raison du Covid-19, ces exploitants «ne disposent pas de la main d'œuvre saisonnière étrangère nécessaire», précise le texte : des bras qui font défaut surtout pour «le ramassage des fruits et légumes en terre (notamment des fraises et des asperges)», comme pour planter «les légumes qui seront récoltés en juin». 

Ces demandeurs d'asile, précise le communiqué, sont issus «des 5 Centres d'hébergement provisoires que compte le département» et le «centre d'accueil et d'examen des situations». Et la préfecture de préciser que le dispositif sera «le cas échéant» étendu «à d'autres secteurs d'activités connaissant le même besoin de main-d'œuvre». 

Le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, avait appelé le 24 mars à venir en aide aux agriculteurs en manque de main d'oeuvre, ce qui avait donné lieu à un couac dans la communication de l'exécutif en raison d'un exemple malvenu employé par sa porte-parole Sibeth Ndiaye. 

«Nous n'entendons pas demander à un enseignant qui aujourd'hui ne travaille pas, compte tenu de la fermeture des écoles, de traverser la France entière pour aller récolter des fraises gariguette», avait-elle déclaré, suscitant un tollé chez des enseignants et opposants au gouvernement qui se sont empressés de rappeler que les enseignants travaillaient tout de même malgré la fermeture des écoles. 

«Mea culpa. Mon exemple n'était vraiment pas le bon», s'est ensuite excusée la secrétaire d'Etat sur Twitter.