«La raison pour laquelle l'Allemagne compte si peu de décès par rapport au nombre des personnes infectées peut s'expliquer par le fait que nous faisons beaucoup de diagnostics en laboratoire», a expliqué au cours d'une conférence de presse Christian Drosten, un virologue de l'hôpital de la Charité à Berlin, ce 26 mars
L'Allemagne a augmenté le nombre des dépistages du Covid-19 à «un demi-million» par semaine et, selon le virologue, cette détection précoce aide en partie à maintenir le nombre des morts à un niveau relativement bas.
L'Allemagne, pourtant fortement touchée par la pandémie provoquée par le nouveau coronavirus avec actuellement officiellement 36 508 cas répertoriés, ne compte en revanche que 198 morts de la maladie.
De fait, ce pays connaît l'un des taux de mortalité des personnes souffrant du Covid-19 les plus faibles au monde avec 0,5% alors qu'il atteint 5,2% en France et 7% en Espagne par exemple.
Le directeur de la Charité, Heyo Kroemer, a quant à lui ajouté que l'Allemagne avait également commencé à effectuer des tests plus tôt que les autres pays touchés par la pandémie. Christian Drosten a en outre expliqué que l'important maillage de laboratoires sur tout le territoire allemand avait facilité la prise de conscience rapide face au virus, et la nécessité d'effectuer des tests de manière massive et le plus rapidement possible.
La France teste 5 000 personnes par jour
«Testez, testez, testez» préconisait Tedros Adhanom Ghebreyesus, le dirigeant de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) dès le 16 mars. L'autorité de Santé encourageait les pays à effectuer «un test pour chaque cas suspect» face au Covid-19, constatant encore que la plupart des pays se contentaient de dénombrer les cas nécessitant une prise en charge hospitalière et de préconiser des mesures de confinement.
La France ne disposant pas à l'heure actuelle des moyens permettant de réaliser des tests à grande échelle, elle doit pour le moment se contenter de tester les soignants, à raison de 5 000 par jour selon le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran.
Surtout ce qui manque à la France, selon Lionel Barrand, président du Syndicat national des jeunes biologistes médicaux interrogé par Ouest-France, ce sont les écouvillons permettant d’effectuer le prélèvement dans le nez du patient et surtout les réactifs pour réaliser le dépistage en laboratoire.
Ces matériels, essentiellement fabriqués en Chine et aux Etats-Unis, n’ont pas été commandés en nombre suffisant par la France en amont, toujours selon le quotidien de l'ouest de l'Hexagone qui précise : «Et aujourd'hui, la demande embouteille.»
Le 25 mars, selon un bilan du directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, 1 331 personnes étaient mortes à l'hôpital des suites d'une infection au Covid-19.
L'agence Santé publique France note une forte augmentation du nombre de cas graves admis en réanimation et de décès, et une augmentation des décès toutes causes chez les plus de 65 ans dans les départements du Haut-Rhin, de l'Oise, des Vosges et des Alpes-de-Haute-Provence. 11 539 personnes sont actuellement hospitalisées après avoir contracté le Covid-19 (2 827 cas graves sont en réanimation dont un tiers ont moins de 60 ans).