France

Les entreprises de pompes funèbres sont de plus en plus inquiètes face au virus

Le personnel des pompes funèbres dénonce un manque de moyens face à la crise sanitaire du coronavirus. Dans le même temps, il faut s'adapter aux restrictions très strictes imposées par le gouvernement.

Comme de nombreux secteurs d'activité, les pompes funèbres alertent à leur tour sur leurs conditions de travail de plus en plus dégradées et dangereuses. Alors que, selon la direction de la Santé, la France a dépassé, mardi 24 mars, les 1 000 morts constatés à l'hôpital à cause du coronavirus, les services funéraires se retrouvent de plus en plus sollicités et dénoncent un manque de moyens de protection.

C'est difficile de trouver des masques et des lunettes donc on doit se débrouiller

Lambert Ravasi, directeur général de la plateforme de services funéraires en ligne Reposeo, a expliqué ses craintes sur l'antenne de RT France : 

«C'est difficile de trouver des masques et des lunettes donc on doit se débrouiller. On sent l'augmentation du travail et nul doute que cela va continuer dans les jours à venir.»

Le Haut conseil de la santé publique préconise des mesures drastiques

Pour protéger toutes les personnes en contact avec les dépouilles des défunts contaminés, le Haut conseil de la santé publique (HCSP) a déjà préconisé des mesures drastiques : le corps doit être placé dans une housse mortuaire étanche, hermétiquement fermée et transférée en chambre mortuaire.

Depuis mardi, ce même conseil recommande malgré tout que les familles aient la possibilité de voir le visage du défunt. En revanche, les soins mortuaires restent proscrits en cas de coronavirus avéré ou suspecté. La restriction la plus difficile pour les proches concernent la limitation des personnes autorisées pour les inhumations : elles doivent être 20 au maximum tandis que les cérémonies sont écourtées d'une quinzaine de minutes.

Ces consignes strictes ont également des conséquences sur les rites religieux : ces derniers doivent être adaptés pour limiter au maximum toute contamination.

La crémation ne sera pas généralisée

Si les différents représentants des cultes ont accepté de prendre en compte la situation pour modifier les cérémonies funéraires, ils insistent aussi sur la nécessité de préserver les rites de la manière la plus adéquate. C'est notamment ce qu'explique dans Le Figaro Mgr Bruno Valentin, évêque auxiliaire du diocèse de Versailles (Yvelines), qui assure que l’Eglise doit maintenir le lien avec les fidèles.

De son côté, le président français, a assuré que la crémation ne devait pas se généraliser pour les personnes décédées du Covid-19. Un procédé qui est proscrit dans les traditions musulmane et juive.

En Autriche, des funérailles sur internet

Certains pays vont même encore plus loin pour éviter toute contamination lors des funérailles. En Autriche, les pompes funèbres proposent désormais aux Viennois endeuillés de suivre en direct sur internet l'enterrement de leurs proches.

Concrètement, le logiciel de visioconférence Zoom permet de visualiser gratuitement les mises en bière ou la crémation grâce à un lien sécurisé par un mot de passe sur les téléphones portables et les ordinateurs. Les clients peuvent ensuite récupérer la vidéo s'ils le souhaitent.