France

«Pour être au front, le corona on l'a pas attendu» : le rap d'un soignant adressé au gouvernement

Se présentant comme brancardier, un homme a écrit une chanson de rap sur le malaise qui traverse l'hôpital public français, particulièrement exacerbé dans le contexte de la pandémie du coronavirus. La vidéo a été partagée sur les réseaux sociaux.

Face à la crise sanitaire du coronavirus, les coups de gueule se multiplient au sein du milieu médical, dont nombre de protagonistes s'efforcent d'alerter le gouvernement, depuis maintenant près d'un an, sur la détresse que traverse le milieu hospitalier.

Dans la foulée des récentes interventions de médecins pointant la responsabilité de l'exécutif français dans le malaise profond qui traverse actuellement l'hôpital public, un membre du personnel soignant qui se présente comme brancardier a décidé de faire son propre état des lieux à travers une chanson de rap qui a été diffusée le 21 mars sur Facebook par le compte «What else crew».

Hier encore, à coups de lacrymo, c'est comme ça que tu les mattais tes soi-disant héros

Avant de démarrer sa performance musicale, l'homme explique vouloir faire «une petite dédicace à l'Etat qui semble se rappeler miraculeusement que nous existons, nous le corps médical». Et de fait, le gouvernement est d'emblée visé par le texte de rap : «Hier encore, à coups de lacrymo, c'est comme ça que tu les mattais tes soi-disant héros».

Au royaume des blouses blanches, je te garantis qu'il fait noir, il n'y a qu'à voir les urgences se changer en mouroir

Le rappeur prend en outre le temps de décrire la détresse de sa profession. «Je vois des infirmières en pleurs, plus de temps passé ici que dans leur propre demeure [...] C'est le résultat d'une politique basée pour l'essentiel sur la rentabilité, mais comment s'occuper d'autrui dans un état critique ?»

«Au royaume des blouses blanches, je te garantis qu'il fait noir, il n'y a qu'à voir les urgences se changer en mouroir [...] Nous combattrons encore bien entendu, tu sais pour être au front, le corona on l'a pas attendu», poursuit le rappeur.

Le manque de moyens accordés aux hôpitaux français est on ne peut plus tangible dans le contexte de la pandémie du coronavirus. En témoigne la pénurie de masques de protection, au sujet de laquelle le président de la Fédération des médecins de France, Jean-Paul Hamon, déclare : «L'imprévoyance du gouvernement et de l'administration française a été totale dans cette affaire.» Et de poursuivre : «Il y aura des comptes à rendre.»