France

Coronavirus : En régions, l'arrivée des Parisiens provoque l'ire des habitants

Voitures vandalisées, tags hostiles, les Parisiens fuyant la capitale pour passer le confinement en province se heurtent à un accueil parfois glacial des habitants locaux qui leur reproche un manque de responsabilité.

Pour les Parisiens qui ont fait le choix de partir se confiner à la campagne, mieux vaut passer inaperçu. Le parquet de Saint-Brieuc a déclaré à l'AFP que durant le week-end du samedi au lundi 23 mars, une quinzaine de voitures immatriculées hors de Bretagne ont été vandalisées dans plusieurs communes des Côtes-d'Armor. «Il s'agit probablement de représailles envers une population qui est arrivée la semaine dernière, notamment de région parisienne » a précisé à l'AFP la compagnie de gendarmerie de Lannion. Ces actes font échos à ceux survenus la semaine dernière en Vendée où le maire de l'île de Noirmoutier avait signalé que trois voitures immatriculées en région parisienne avaient été vandalisées.  Selon Sud Ouest, un tag «Parigo home virus» a été remarqué dans la nuit du lundi au mardi 17 mars sur une clôture du Cap Ferret (Gironde). 

Pour de nombreux Parisiens, partir vivre le confinement dans sa résidence secondaire était une évidence, comme le déclare au micro de RT France, ce Parisien qui s'est réfugié dans sa maison au Cap Ferret : «On s'est dit que c'était mieux pour notre vie de tous les jours de venir comme on à une maison au Cap Ferret , c'est un peu plus facile de vivre ici au soleil et au bord de la plage que enfermé dans un appartement à Paris ». Un autre déclare savoir « être hyper-privilégié d'avoir quitté la ville » . De plus, Denis Malvy, le responsable de l'unité des maladies tropicales et du voyageur au CHU de Bordeaux, se veux rassurant en déclarant à l'AFP que «si les Parisiens adoptent les mesures de distanciation sociale, ils ne feront pas prendre de risques à la population locale».

 

Les raisons de cet accueil glacial sont multiples. Premièrement, les Parisiens sont accusés de propager le virus dans les régions épargnées tout en provoquant des pénuries alimentaires. «Les arrivants se sont rués sur les courses» déplore ainsi à l'AFP Lionel Quillet, président de la communauté de communes de l'île de Ré, avec la crainte que les supermarchés locaux ne seraient plus en mesure d'approvisionner tout le monde. 

A Molène par exemple, il n'y a pas de médecin, à Ouessant il y en a un seul, on serait très vite débordés 

L'autre grande menace est évidemment le risque de surcharge sanitaire dans des zones de désertification médicale. Ainsi, le maire de Ouessant, une commune insulaire du Finistère s'inquiète de n'avoir que très peu de filets de sécurité au niveau sanitaire. Ces populations, croyant se mettre à l'abri en fuyant la capitale pourraient en fait se retrouver isolées en cas d'infection par le virus, comme le rappelle le maire de Ouessant : «A Molène il n'y a pas de médecin, à Ouessant il y en a un seul». Le maire de Noirmoutier-en-l'Ile se joint à cette inquiétude en déclarant à France Bleu Vendée que «cet afflux risque de faire exploser le système de santé sur place».