France

Lyon : aucun SDF n'a été verbalisé pour non-respect du confinement, selon le préfet

Le préfet de région a démenti l'information selon laquelle des personnes sans domicile fixe auraient été verbalisées pour non-respect des règles de confinement. Ces individus auraient en fait menti sur leur situation pour échapper aux sanctions.

«L’enquête interne diligentée à la demande du préfet a déterminé qu’aucune personne sans-abri n’a été verbalisée» a déclaré sur Twitter la préfecture de région Auvergne-Rhône-Alpes et du Rhône le 20 mars. Un article du journal lyonnais Le Progrès, très repris dans la presse le 19 mars, avait suscité l'émotion. Le Samu social du Rhône y affirmait que des personnes sans domiciles fixes avaient été verbalisées à Lyon pour n'avoir pas respecté les consignes de confinement dans le cadre de la lutte contre la pandémie de covid-19. Les travailleurs sociaux assuraient avoir recensé quatre ou cinq cas similaires. 

Six PV portaient la mention "SDF"

«Il faut que le Préfet fasse stopper cela, il y a des limites à l’indécence», s'était indignée Maud Bigot, responsable Samu social Alynea... Le préfet s'est donc intéressé à l'affaire, visiblement et il a démenti ces informations dès le lendemain, le 20 mars en précisant : «Le préfet appelle à la responsabilité collective afin de ne pas relayer de fake news en cette période de lutte nationale contre le covid-19.»

Le journal Le Progrès a également apporté une explication à cette confusion : «Tous les procès-verbaux dressés par la Sécurité publique ont été examinés et ont fait l’objet d’investigations précises. Selon nos informations, six d’entre eux portaient la mention "SDF"»...

L'abréviation «sans domicile fixe» était donc bien là, mais, selon cette même source, les personnes en infraction se seraient déclarées de la sorte pour échapper aux sanctions, une forme de «subterfuge régulièrement utilisé par certains délinquants», selon Le Progrès qui précise que cette déclaration ne «reflète pas la réalité de leur situation».

Un policier lyonnais interrogé par Le Progrès s'est indigné : «Nous connaissons les SDF de nos arrondissements, il est impensable qu’un policier reproche à SDF de ne pas être confiné et mette un PV qu’il ne peut pas payer.»